Renseignement : 119.000 Français ont signé la pétition

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À L'ÉCOUTE - Déposée mardi à Matignon, cette pétition demande le retrait du projet de loi. Ses signataires refusent de "vivre dans un État policier numérique".

C'est l'un des projets de loi les plus contestés de ce début d'année et les internautes se sont mobilisés pour faire entendre leur voix. Une pétition en ligne, signée par plus de 119.000 personnes, a été remise mardi au Premier ministre Manuel Valls, afin de contester le projet de loi sur le Renseignement. Ce texte, qui doit être voté le 5 mai à l'Assemblée nationale, prévoit notamment de moderniser les services de renseignement face au numérique pour lutter contre le terrorisme, mais cumule les opposants.

"Nous refusons le chantage à la menace terroriste". Dans un texte rédigé par Katerina Ryzhakova et Thomas Guénolé, co-fondateurs du cabinet de conseil en communication Vox Politica, la pétition hébergée sur le site Change.org affichait mercredi 119.679 soutiens. "Nous avons décidé de lancer cette pétition en tant qu'habitants ordinaires de la France qui refusent simplement de vivre dans un État policier numérique", revendiquent les auteurs dans leur texte mis en ligne le 9 avril. "Nous refusons le chantage à la menace terroriste érigé en argument d'autorité anti-libertés", explique la pétition. "Sur un sujet aussi grave que la définition du point d'équilibre entre sécurité et liberté, nous refusons la procédure accélérée au Parlement".

800 acteurs du numérique s'y opposent. Parmi les opposants à ce texte, on trouve les associations la Quadrature du Net, Amnesty International et Reporters sans frontières. 800 acteurs du numérique réunis sous une autre pétition, nommée "Ni Pigeons, Ni Espions", ont également apporté leur soutien à cette nouvelle pétition. Certains, comme l'hébergeur Altern.org, ont même annoncé être prêt à délocaliser leurs bureaux français en réaction à ce projet de loi. Il est également reproché au gouvernement d'avoir bâclé la consultation des organisations non gouvernementales et des représentants de la société civile.

Une manifestation en attendant le vote. Prochaine étape cruciale au projet de loi : le vote à l'Assemblée nationale, le 5 mai prochain. Avant cela, une nouvelle manifestation est prévue, lundi 4 mai aux Invalides, afin de contester le projet. La réponse la plus forte apportée par le mouvement de ce contestation est venue de François Hollande : le 19 avril, le président avait promis qu'il saisirait lui-même le Conseil constitutionnel après l'adoption de la loi sur le Renseignement, ce qui serait une première sous la Ve République.

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