Les deux opérateurs ont entamé des négociations exclusives pour partager leur réseau mobile.
L'INFO. Bouygues Telecom et SFR ont annoncé lundi avoir entamé des négociations exclusives en vue de mutualiser leurs réseaux mobiles. En clair, les deux sociétés souhaitent partager leurs infrastructures. L’objectif est d'améliorer la qualité de leurs services, mais pas que : l’opération doit aussi permettre de contrer la croissance de Free Mobile et ses 6 millions de clients séduits en 18 mois.
Pourquoi partager un réseau ? Le but est "d'offrir à leurs clients respectifs la meilleure couverture géographique et la meilleure qualité de service", promet le communiqué. Bouygues Telecom et SFR veulent également "figurer parmi les acteurs incontournables de la modernisation de l'économie numérique en France". Concrètement, les antennes de chaque opérateur réparties dans toute la France pourront être utilisées à la fois par l'un comme par l'autre suite à cet accord.
Objectif : contre-attaquer Free Mobile. "Des mutations profondes, l'explosion de nouveaux usages et du trafic de données" ont conduit SFR et Bouygues Telecom à coopérer. En partageant leurs réseaux, les entreprises détenues par Vivendi et le groupe Bouygues diminueraient leurs investissements liés aux infrastructures. Sur le papier, les n°2 (SFR, 26,3%) et n°3 (Bouygues Telecom, 17,63%) de la téléphonie mobile en France représentent 43,93% du marché français au 1er juin 2013. Free Mobile et ses 6 millions de clients, soit 9,5% de parts de marché, ne pèse pas grand chose. Mais le quatrième opérateur a atteint ce chiffre en seulement 18 mois et c'est justement cette progression qui inquiètent SFR et Bouygues.
Et maintenant ? Les deux géants français veulent conclure cet accord "avant la fin de l'année". Il sera ensuite soumis "à l'avis des instances représentatives du personnel des deux sociétés" et à l'Autorité de la concurrence et de l'Autorité de régulation des communications électroniques et des postes (ARCEP). Le communiqué précise que des dispositifs du même type "ont déjà été mis en oeuvre dans d'autres pays européens". Enfin, chaque opérateur conserverait "une indépendance commerciale totale", ce qui exclut toute fusion des forfaits téléphoniques.
Le gouvernement "prend acte". Le ministre du Redressement productif Arnaud Montebourg et la ministre de l'Économie numérique Fleur Pellerin ont annoncé prendre acte de l'ouverture de ces négociations. Avant de saluer une "stratégie particulièrement adaptée" à des "niveaux de marge plus contraints", comme c'est le cas actuellement. Mais les deux ministres précisent que "le gouvernement restera vigilant sur la poursuite de ces discussions et leur mise en oeuvre afin que chaque acteur continue de prendre sa part d'investissement dans le déploiement dans les nouveaux réseaux". Et si la guerre des opérateurs téléphoniques ne faisait que commencer ?
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