Le FBI et la Justice pointés du doigt. Twitter a porté plainte contre le gouvernement américain, mardi, qu’il accuse de violer la liberté d’expression. La raison ? Le réseau social reproche aux autorités américaines de l’empêcher de publier des chiffres précis sur les demandes de données formulées par le FBI ou le département de la Justice.
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Ce que reproche Twitter aux autorités. Le département de la Justice et le FBI refusent que Twitter publie, dans son "rapport de transparence", des chiffres précis sur leurs demandes de données. Ce que le réseau social n’accepte pas. "Nous sommes tenus, au nom du premier amendement (de la Constitution sur la liberté d’expression, Ndlr), de répondre aux inquiétudes de nos utilisateurs et aux déclarations des responsables du gouvernement en fournissant des informations sur l’étendue de la surveillance par le gouvernement américain", se défend Twitter, par la voix de son vice-président Benjamin Lee. "On devrait être libres de (fournir ces informations, Ndlr) de manière sensée, plutôt que dans une fourchette large et inexacte", soutient le dirigeant américain.
Des clauses de confidentialités inconstitutionnelles. Pour Twitter cela ne fait pas de doute : les clauses de confidentialités, qui l’obligent à ne pas divulguer de chiffres précis sur les données de ses utilisateurs communiquées aux autorités, "violent le droit de Twitter à parler de vrais sujets d’intérêt général", explique le billet communiqué par l’entreprise américaine. "Nous avons essayé d’atteindre le niveau de transparence que nos utilisateurs méritent sans avoir recours aux tribunaux mais sans succès”, a estimé Benjamin Lee. “En avril, nous avons soumis un additif à notre rapport de transparence au département de la Justice et au FBI, qui aurait apporté davantage de transparence. Mais après des mois de discussions, nous ne sommes pas parvenus à les convaincre de nous autoriser à publier une version, même censurée, du rapport", rapporte le vice-président de Twitter.
Comment le département de la Justice se défend. Une porte-parole du département de la Justice Emily Pierce a rappelé que les autorités s’en tenaient à l’accord conclu en janvier avec cinq sociétés, dont Twitter ne fait cependant pas partie. Cet accord n’autorise Google, Apple, Facebook, Skype et Yahoo qu’à chiffrer les demandes effectuées par les autorités dans des fourchettes allant de 0 à 999 et de 1.000 à 1.999.
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D’autres plaintes à venir ? L’association de défense des libertés Aclu (Americain Civil Liberties Union) s’est félicitée que Twitter "défie cet enchevêtrement de règles secrètes et d’injonctions". Son directeur juridique adjoint Jameel Jaffer a ajouté espérer que "d’autres groupes technologiques suivent désormais" le réseau social. Jusqu’ici, Facebook, Google, Microsoft, Apple, AOL, Skype ou Yahoo ont dû fournir des données au gouvernement dans le cadre du programme Prism de la NSA, qui permet d’intercepter les communications électroniques.