L'INFO. L'association française de défense des consommateurs UFC-Que Choisir a lancé, jeudi, un ultimatum à Facebook, Twitter et Google+ : les trois réseaux sociaux ont trois semaines pour rendre conformes au droit français leurs conditions d'utilisation des données personnelles. L'association reproche notamment aux sites américains de "ne donner aucune information claire sur les services qu'ils fournissent". Passé ce délai, la justice pourrait être saisie.
Des contrats trop complexes. Pour l'UFC-Que Choisir, les contrats des trois réseaux sociaux sont illisibles : "A titre d’exemple, la politique de vie privée, les conditions d’utilisation et les règles de Twitter (trois textes !) renvoient par liens hypertextes à pas moins de 65 pages internet, parfois en langue anglaise !", constate l'association. Autre point montré du doigt par l'UFC : pendant combien de temps les réseaux sociaux peuvent récupérer et exploiter les informations de leurs utilisateurs ? "Il est impossible de savoir l'étendue des données collectées", reproche le communiqué. Même une fois supprimées par l'utilisateur, les informations récoltées sur les réseaux sociaux peuvent être utilisées, selon l'UFC-Que Choisir.
Des clauses abusives. Autre motif de contestation : dans les contrats virtuellement signés par les utilisateurs, les trois réseaux sociaux s'exonéreraient de toute responsabilité en cas de divulgation de données et permettraient aux éditeurs de suspendre un compte et l'accès à tous ses contenus.
Google+, vraiment une exception ? Le réseau social du moteur de recherche a fait le choix de conditions d'utilisation bien moins longues que ses concurrents. Mais il n'est pas exempt de tout reproche aux yeux de l'UFC, qui regrette "une formulation laconique pour mieux masquer l'étendue des obligations de l'internaute".
Pour Facebook, une "action sans fondement". Pour le moment, seul Facebook a commenté cet ultimatum, via un communiqué officiel. Le réseau social se défend en assurant être "en conformité avec toutes les lois européennes applicables en la matière". Le site de Mark Zuckerberg ironise en proposant son aide à l'association de consommateurs français : "Nous serions heureux d'expliquer notre politique de respect des données personnelles à UFC-Que Choisir, pour qu'ils puissent mieux comprendre que l'action qu'ils se proposent d'engager est sans fondement", annonce le message officiel. De leur côté, Twitter et Google restent muets.
Google déjà dans le viseur de la Cnil. Rappelons que le 20 juin, la Commission nationale de l'informatique et des libertés (Cnil) avait également mis en demeure Google, lui laissant trois mois pour se mettre en conformité avec la loi française en matière de protection des données, sous peine de sanction financière.
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