L’INFO. C’est LE jeu le plus attendu de l’année. Certains espèrent qu’il permettra enfin le passage à la "Next-Gen", cette nouvelle génération de consoles ultra-puissantes que sont les PS4 et la Xbox One. Après plusieurs reports, Watch Dogs sort le 27 mai et Europe 1 a pu mettre la main en avant-première sur ce jeu d’action en vue subjective. Le titre d’Ubisoft, qui met en scène un hacker qui se rêve en justicier, au coeur de la ville de Chicago, ressemble à un GTA plus moderne, plus sérieux et moins tourné vers la violence gratuite. De quoi relayer l’une des séries vidéoludiques les plus vendues de l’histoire du jeu vidéo au rang de franchise “has-been” ? Voici nos impressions.
Une histoire aussi plate que celle d’un GTA. Pour ceux qui espéraient un scénario digne d’un film de Christopher Nolan (le réalisateur d’Inception), il faudra repasser : l’histoire de Watch Dogs tient en quelques mots. Aiden Pierce est un pirate informatique particulièrement doué et traumatisé par la mort de sa nièce. Il va tout faire pour retrouver ceux qui s’en prennent à sa famille en poursuivant divers groupes mafieux et autres voyous véreux. Une trame scénaristique qui pourrait être celle de n’importe quel épisode de GTA.
Un jeu plus réaliste qu’un GTA… C’est un des arguments forts avancés par Ubisoft pour mettre en avant son jeu : l’éditeur a voulu que Watch Dogs soit le plus réaliste possible. Pour cela, les créateurs ont même fait appel à des experts en sécurité informatique : "Nous avons travaillé avec l’équipe créative de Watch Dogs (…) en apportant des conseils sur divers sujets liés à la cyber-sécurité et aux systèmes informatiques" confirme Vitaly Kamluk, chercheur en sécurité pour Kaspersky. Pari en partir réussi puisque les piratages qui jalonnent le parcours du joueur sont tous plausibles : récupération des données personnelles d’un smartphone à proximité, piratage du réseau électrique local, ouverture de portes à distance ou encore manipulation des feux tricolores pour créer des accidents de la route. Autant d’actions qui le différencient également d’un GTA où les entorses à la réalité se manifestent à chaque coin de rue. Mais, si le jeu avait été totalement crédible, Aiden Pearce aurait dû mettre bien plus de temps à venir à bout de ces obstacles informatiques. Un choix qui s'explique par la volonté des créateurs de Watch Dogs de maintenir un rythme d’action soutenu tout au long de l’histoire.
…mais plus ennuyeux. Problème : à trop vouloir être réaliste, Watch Dogs en devient parfois ennuyeux. Là où GTA permet relativement facilement de passer à travers les mailles des filets de la police après un délit, pour se replonger rapidement dans l’histoire principale, les poursuites peuvent durer de longues minutes dans Watch Dogs. Une difficulté accrue qui oblige le joueur à privilégier régulièrement la force et les armes à la ruse informatique, pourtant le point fort d’Aiden Pearce. Vous pourrez ainsi recommencer des dizaines de fois la même mission sans en venir à bout, simplement parce qu’une contrainte de scénario (par exemple ne pas tuer tel ennemi mais simplement le neutraliser) bloquera votre progression. Une jouabilité mal calibrée qui lasse le joueur après une poignée d’heures de jeu.
Techniquement, c'est irréprochable. La sortie de Watch Dogs a été repoussée à deux reprises, officiellement pour “proposer la meilleure expérience de jeu”. Ce qui, entre les lignes, signifie que le jeu n’était pas abouti techniquement. Bien en a pris aux créateurs du jeu : Watch_Dogs présente bien quelques bugs de collision - lorsque deux éléments de jeu se rencontrent et créent une situation absurde - mais pour le reste, le travail effectué par les équipes d’Ubisoft est bluffant. La modélisation de la ville de Chicago est superbe, particulièrement lorsqu’elle se pare de lumières nocturnes, quand elle est parcourue d’une bourrasque de vent ou lors d’une averse de pluie. Il nous est même arrivé de nous arrêter en pleine mission, en voiture, pour admirer le coucher de soleil sur la “Windy City” (la “ville du vent”), comme la surnomment les Américains. Pour autant, le rendu graphique du jeu n’offre pas l’énorme claque esthétique promise par les créateurs de Watch Dogs. GTA V, sur la génération précédente de consoles, tient largement la comparaison graphique dans son ensemble, malgré des machines actuelles largement plus puissantes.
>> Faut-il craquer pour Watch Dogs ? Pas besoin d’y aller par quatre chemins : Watch Dogs est un excellent jeu, le premier grand jeu de la nouvelle génération de consoles (PS4 et Xbox One). Grâce à une thématique originale et brillamment maîtrisée, le piratage informatique, combinée à un univers réaliste et techniquement abouti, le jeu parvient à séduire. Mais l’équilibre mal jaugé entre scènes de tir et scènes de piratages, la difficulté parfois mal calibrée et des missions trop souvent répétitives l’empêche d’accéder au cercle fermé des plus grands jeux de l’histoire vidéoludique, comme l’ont été, par exemple, les précédents épisodes de GTA.
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