Microsoft a lancé jeudi à New York son nouveau système d'exploitation Windows 8 et sa tablette tactile Surface, espérant avec ces deux produits retrouver son lustre d'antan, alors qu'Apple et Google dominent désormais le marché des technologies mobiles. Windows 8 adopte une toute nouvelle interface qui pourrait, revers de la médaille, perturber les utilisateurs actuels. Les réponses de Nicolas Petit, le directeur de la division marketing et opérations chez Microsoft France.
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Cette nouvelle interface, n’est-ce pas le plus gros pari de Microsoft depuis de très nombreuses années ? Bien sûr, c’est un pari. Un pari important mais un pari mûrement réfléchi. Le projet de Windows 8 a débuté en 2009, juste après le lancement de Windows 7. C’est vraiment quelque chose qu’on travaille depuis longtemps. C’est aussi quelque chose qu’on a pu bêta tester [tester une version non aboutie afin de recueillir les impressions avant la version finale, NDLR]. La bêta test a été téléchargée et utilisée par plus de 16 millions d’utilisateurs dans le monde. C’est deux fois plus que pour Windows 7. Ils ont tous exprimé leurs retours, qu’ils soient positifs ou négatifs.
Point important lié à l’interface, après une heure d’utilisation, 85% des utilisateurs savent utiliser Windows 8 et sont très positifs au sujet de cette interface. Bien sûr, il faut accompagner les nouveaux utilisateurs. On propose une démo pour la première utilisation qui explique les gestes à savoir, les bords de l’écran notamment. Mais aussi l’accompagnement en ligne avec beaucoup de vidéos et de tutoriels disponibles pour les différentes applications Windows.
De nombreuses entreprises s’interrogent sur la transition à Windows 8 et sur la grande différence d’interface. Pourquoi les entreprises ont-elles intérêt aujourd’hui à passer à cette nouvelle version ? Tout d’abord pour les performances intrinsèques de la nouvelle plateforme : c’est à dire que vous installez Windows 8 sur un PC qui tournait sous Windows 7 ou XP, vous démarrez et éteignez votre ordinateur en quelques secondes seulement. Les performances sont optimisées et accélérées. Et surtout la tendance de fond aujourd’hui, dans le domaine de l’informatique d’entreprise, c’est de venir au bureau avec son propre matériel. Donc l’utilisateur va aussi amener une tablette ou un smartphone, bref du tactile. Windows 8, ça se sécurise comme n’importe quel PC.
Comment Microsoft va-t-il convaincre les développeurs et éditeurs de créer une toute nouvelle application pour la nouvelle Interface Windows ? Ça fait maintenant un an que cette plateforme est mise à disposition des développeurs. En tout, ce sont plus de 400.000 développeurs qui se sont emparés de cette plateforme Windows 8 et qui ont développé avec le langage qu’ils connaissent : ils ne sont pas obligés de reprendre tout le développement depuis le départ. Pour un développeur, c’est surtout l’opportunité de toucher 400 millions de machines dans les 12 à 18 mois à venir. Et pour un développeur, ce qui compte c’est la capacité de toucher le plus d’utilisateurs possible.
Parlons de la tablette Surface construite par Microsoft. Vous arrivez en retard sur ce marché après quasiment tout le monde. Ce n’est pas trop tard ? Si on regarde le taux d’équipement en France, 8% seulement des foyers sont équipés d’une tablette. Le marché est donc encore très ouvert et nous arrivons avec une position différente : un PC est une tablette et une tablette est un PC. Il n’y a plus à choisir entre les deux. On pense que c’est une proposition qui a un sens sur ce marché.
Et pour la suite, on doit attendre un smartphone fabriqué par Microsoft dans les mois à venir ? On n’a rien annoncé dans ce sens aujourd’hui. Windows Phone 8 est annoncé le 29 octobre et il y a une cohérence puisque l’interface reprend celle de Windows 8..