"Nous sommes d’accord pour que les commentaires haineux puissent en règle générale être supprimés dans un délai de 24 heures". C'est par ces mots que le ministre de la Justice allemand, Heiko Maas, a annoncé jeudi que Facebook, mais également Twitter et Google allaient désormais supprimer les contenus racistes en Allemagne dans un délai de 24 heures. Une première puisque dans les autres pays aucune règle ne fixe en effet formellement le délai maximal entre le signalement et la suppression d'un contenu.
Problème important depuis quelques mois. Facebook était jusqu'à présent très critiqué sur son temps de réactions face à ce type de contenus et notamment avec la hausse du nombre de tels commentaires depuis l'arrivée de réfugiés dans le pays. Au mois d'octobre, le quotidien le plus lu d'Allemagne, Bild, avait publié une "sélection" de messages contre les étrangers et les migrants accessibles sur Facebook pour montrer l'inefficacité de la politique de modération du réseau social de Mark Zuckerberg. A l'époque, le quotidien avait demandé une réaction des autorités.
Un groupe de travail avec les acteurs du web. L'annonce du ministre allemand fait suite à la mise en place, au mois de septembre, d'un groupe de travail avec les géants du web et notamment Facebook, Twitter et Google dans l'objectif de lutter contre la propagation des discours d’incitation à la haine et à la xénophobie sur les réseaux sociaux. La pratique n'est d'ailleurs pas sans rappeler ce que font actuellement les pouvoirs publics français en réunissant régulièrement les acteurs du web pour discuter des pistes d'améliorations sur le signalement de contenus.
Le signalement. Faute de politique pro-active dans la suppression des contenus racistes ou xénophobes, les réseaux sociaux font confiance aux internautes pour les leur signaler. Une fois le signalement effectué une équipe dédiée est chargée de supprimer ou non le contenu concerné.