Quatre jours après l'attaque de drones contre des installations pétrolières en Arabie Saoudite, l'usage de ces armes interroge. Jean-Marc Tanguy, journaliste spécialisé dans les questions de défense, nous en dit plus.
Le géant pétrolier Aramco a été visé par une attaque, samedi en Arabie Saoudite. La moitié de sa production a été détruite. Ce serait la plus violente attaque menée avec des drones, petits avions télécommandés ou programmés dont il est très difficile de se protéger. "C'est l'arme rêvée pour le terroriste, affirme Jean-Marc Tanguy, journaliste spécialisé dans les questions de défense, auteur du blog Le Mammouth. "Pour l'instant, il n'y a pas d'arme absolue contre le drone, c'est un peu la lutte éternelle de la cuirasse et de l'épée."
Un appareil pas cher, dur à détecter, facile à utiliser
L'appareil dispose de tous les avantages : "C'est un outil pas cher, très petit, donc dur à détecter, et très facile à mettre en œuvre, car on peut facilement lui intégrer une charge militaire basique", poursuit l'expert. Conséquence : la réponse des Etats contre les drones n'est pas encore efficace. "On pourrait penser qu'une installation aussi importante qu'une raffinerie d'Aramco pouvait être protégée mais pas suffisamment contre une attaque saturante de ce type", constate-t-il.
"En France, on s'emploie à protéger au mieux les sites d'importance vitale, comme les centrales nucléaires, l'Elysée ou les troupes en opération", rappelle Jean-Marc Tanguy. Les armées tricolores se préparent elles-mêmes à l'utilisation des drones : d'ici quelques années, elles devraient être équipées de 1.300 drones. Pour leurs opérations au Sahel, elles utilisent notamment des engins appelés "Reaper", capables de voler jusqu'à 13.000 mètres d'altitude et pendant 24 heures d'affilée pour traquer les groupes terroristes.