Ce n'est pas forcément l'endroit où on l'attendait, mais François Hollande, toujours aussi présent dans la vie publique, était mardi à Lisbonne pour le premier jour du Web Summit, grande conférence qui réunit chaque années les décideurs du monde l'innovation et les start-up. L'ancien président français qui était sur place pour, selon ses équipes, faire la promotion de sa fondation, La France s'engage, n'a pu s'empêcher de délivrer quelques messages politiques et de défendre son bilan en matière d'innovation.
Défendre la French Tech et la grande école du numérique
"La France est un pays de création et d'innovation", a commencé l'ancien président lors de sa conférence sur la scène principale du Web Summit, qui peut accueillir plus de 10.000 personnes, avant de souligner que la French Tech, le label qui regroupe les start-up françaises, avait été créé sous sa mandature. Insistant sur l'énergie qu'il a mis, en tant que président, à faire discuter les grands groupes et les jeunes pousses, François Hollande, a ensuite donné sa vision de l'innovation.
Pour celui qui dirige désormais la fondation La France s'engage, "les start-up d'aujourd'hui sont les grands groupes de demain". "Nous vivons une mutation incroyable. Après le numérique, l'intelligence artificielle va bouleverser nos vies. Votre rôle c'est de faire que cette révolution ne laisse personne de côté", a-t-il dit avant de revenir sur le lancement, par ses soins, de la grande école du numérique en France.
Silence sur la politique française
Pas question pour autant, comme il a déjà pu le faire depuis la rentrée, de commenter l'action de son successeur. Interrogé à plusieurs reprises par la presse, François Hollande s'est refusé à tout commentaire sur le sujet. Sauf, lorsqu'il s'agissait de défendre l'accord sur le climat négocié lors de la COP21, l'un des grands chantiers de sa présidence et alors que la COP23 se déroule cette semaine. "Les accords de Paris doivent être dépassés, il faut aller au-delà", a-t-il martelé avant de revenir sur la "position très inquiétante" des Etats-Unis qui ont décidé de se désengager de l'accord. "Je pense qu'il faut être extrêmement ferme, non pas envers les Américains (qui ne soutiennent pas forcément cette décision), mais être très ferme avec le président Trump", a affirmé François Hollande.
Enfin, l'ancien président a profité de son déplacement pour mettre en avant sa fondation. "J'avais lancé comme président un grand chantier pour soutenir les initiatives qui partent de la société", a-t-il expliqué pour présenter La France s'engage. Et de faire un constat. "La frontière entre le marchand et le non marchand est de plus en plus floue. On peut avoir une volonté sociale et trouver un développement sur le marché et inversement", a affirmé François Hollande qui cherche à promouvoir l'engagement citoyen. Afin d'accompagner cette mutation, il a d'ailleurs appelé à une "redéfinition" du statut des entreprises au niveau européen.