Facebook s'immisce dans les contenus politiques en Birmanie. Qualifiant l'organisation de "dangereuse", le réseau social a interdit les publications de la rébellion rohingya, à l'origine des attaques contre la police fin août ayant déclenché une campagne de répression de l'armée, qualifiée d'épuration ethnique par l'ONU. L'entreprise fondée par Mark Zuckerberg a expliqué mercredi que cette interdiction de l'Armée du Salut des Rohingyas de l'Arakan (ARSA), n'avait pas été faite à la demande d'un gouvernement mais correspondait simplement à la politique du groupe d'exclure les groupes violents.
Comptes bloqués. Depuis le 25 août, plus de 420.000 Rohingyas ont fui au Bangladesh pour échapper aux exactions de l'armée birmane, accusée de viols, de meurtres et d'incendie de villages par les rescapés et les organisations humanitaires. Plusieurs défenseurs de la cause des Rohingyas se sont plaints ces derniers jours d'avoir vu leur compte bloqué après des signalements par les internautes.
Dessins satiriques. Une porte-parole a précisé être au courant de l'utilisation de Facebook pour attirer l'attention sur la violence et les persécutions en cours. Facebook souhaite permettre l'existence de ce contenu et s'engage à ne supprimer que les contenus choquants qui sont partagés uniquement pour faire l'apologie de la violence, plutôt que de sensibiliser et ou de condamner les faits, a-t-elle précisé.
Malala Yousafzai contre Aung San Suu Kyi. Sur les réseaux sociaux, dont les Birmans sont très friands, des dizaines de dessins satiriques, de vidéos caricaturent les médias internationaux, jugés pro-Rohingyas. Mais aussi notamment la jeune prix Nobel de la paix Malala Yousafzai qui a critiqué la gestion de la crise par la dirigeante birmane Aung San Suu Kyi. Le site est un outil clé dans la guerre de l'information, que ce soit pour les défenseurs de la cause des Rohingyas ou pour le gouvernement et l'armée birmane, qui publie tous leurs communiqués sur cette plateforme.