La métropole de Dijon a lancé il y a plusieurs mois un projet pour devenir plus intelligente. Elle a signé début 2018 un contrat sur douze ans avec Bouygues Energies & Services, EDF, Suez et Capgemini afin de réaliser des économies d'énergie et proposer des services plus poussés à ses habitants. Europe 1 s'est entretenu avec le responsable du projet, Denis Hameau, conseiller en charge de l'innovation à Dijon Métropole.
Quelle est votre vision de la ville intelligente ?
C’est une ville qui s’occupe du citoyen et dans laquelle les habitants sont au cœur des projets. Cette vision repose sur trois pilier. Le premier est environnemental, pour aider dans la lutte contre le réchauffement climatique en réduisant la consommation d’eau ou en facilitant la production. Le second répond à un besoin d’inclusion. Une ville n’est intelligente que si elle produit plus de vivre ensemble et moins d’exclusion. Il faut donc se poser la question de la fracture numérique et trouver comment la résoudre. Enfin, la ville intelligente est une opportunité pour faciliter le développement économique en lien avec les universités ou les laboratoires de recherches grâce aux données que l’on récolte.
Le point essentiel c’est de ne jamais oublier les habitants. La ville n’est intelligente que s’il y a des gens dedans. Une ville uniquement technologique ne sert à rien.
Dijon s’est récemment lancé dans un projet sur 12 ans avec des implications dans la mobilité, la santé, la sécurité ou le développement économique. Quelle en est la genèse ?
Notre projet, que nous avons appelé OnDijon, a un objectif simple : il doit nous permettre d’imaginer comment nous pouvons administrer la ville de manière moderne avec les technologies numériques. Nous avons regardé comment nous pouvions gérer l’ensemble des grandes fonctions urbaines : le PC sécurité, la police municipale, le centre de supervision urbaine qui gère notamment les caméras de vidéo-protection, le PC circulation, le service "Allô mairie" qui permet par exemple de signaler des tags et le PC Neige. Tous ces postes étaient séparés. Pour gagner en efficacité, nous avons décidé de créer un poste de pilotage unique pour la ville de Dijon, mais aussi pour toutes les communes de la métropole. Une fois ce regroupement effectué, il était plus simple de lancer une réflexion sur les nouveaux services numériques que nous pouvons proposer aux habitants. L’organisation est le premier point clé pour avoir une ville intelligente.
Ensuite, nous avons signé un contrat global sur 12 ans qui va générer plusieurs millions d’euros d’économie. Grâce à une meilleure gestion, nous pourrons notamment réaliser 65% d’économie sur l’éclairage public durant cette période. Nous faisons tout cela avec des partenaires privés (Bouygues Energies & Services, EDF, Suez et Capgemini), mais sans rogner sur nos missions de service public.
La sûreté publique, qui est au cœur du dispositif, ainsi que toute la partie régalienne restent sous le contrôle de la police municipale.
Concrètement, quels usages avez-vous déjà mis en place grâce au projet OnDijon ?
Sur la mobilité, l’objectif est de faciliter les déplacements des habitants. C’est pour cela que nous avons fusionner toutes les délégations de service public (les contrats que nous passons avec les opérateurs des services) concernant le bus, le tram, les vélos en libre service ou encore le stationnement et les parkings. Grâce à cela, nous pouvons maintenant proposer le même système de paiement dans tous les transports en commun. Si vous n’avez pas eu le temps d’acheter votre billet avant de monter à bord vous pouvez simplement passer votre carte bleu pour payer votre ticket.
Dans certaines rues, nous allons également mettre en place un système de corridors lumineux avec une intensité lumineuse plus faible pour favoriser la présence des insectes et donc l’écosystème et la biodiversité. On détruit moins l’écosystème. C’est positif pour tout le monde.