Alors que la Nintendo Switch devrait franchir la barre des trois millions d'unités vendues en France à Noël, l'UFC Que-Choisir met en demeure le fabricant japonais de régler des problèmes de manettes récurrents.
Elle devrait encore être la star au pied des sapins de Noël : la Switch, la console de jeux de Nintendo va dépasser les trois millions d’exemplaires vendus en France à l’occasion des fêtes. Mais il y a une ombre au tableau : un problème récurrent avec les manettes qui empêche des milliers d’utilisateurs de jouer correctement. L’UFC-Que Choisir vient de mettre en demeure Nintendo de régler le problème au plus vite.
"Ma Switch prend la poussière"
Ledit problème répond au doux nom de "Joy-Con drift" : "Joy-Con" pour le nom donné aux manettes détachables de la Switch et "drift" pour "dérive". Concrètement, les manettes touchées par ce bug créent des mouvements fantômes : quand vous êtes en train de jouer mais que vous ne touchez à rien, vous verrez votre personnage se déplacer tout seul. "Le problème observé n'est pas récent, il est apparu dès le lancement de la Switch. Mais, au fil des mois, nous avons reçu de plus en plus de signalements", précise Laurie Liddell, juriste de l'UFC Que Choisir.
Il faut dire que ce problème peut s'avérer gênant, voire carrément empêcher de jouer. "J’ai acheté ma Switch il y a un an et demi. Ça m’a coûté assez cher, j’ai dû la payer en plusieurs fois. Là, j’ai acheté Zelda et deux mois après, je me rends compte que le personnage avance tout seul. Au début, c’était pas dérangeant, mais plus le temps passe et plus ça devenait très difficile de jouer", raconte Cédric à Europe 1. Aussi frustré qu'énervé, il se dit déçu par Nintendo. "Normalement, il font des produits de qualité. Et là, ma Switch prend la poussière, je ne peux même pas y jouer !"
Le "drift" a également été signalé sur des modèles de la Nintendo Switch Lite, sortie cette année. Sauf que sur ce modèle, les manettes sont fixées à la console. En cas de bug, c'est donc la Switch elle-même qu'il faut changer, et ce n'est pas le même prix.
Vers un remplacement gratuit des manettes ?
En moins d’une semaine, l’UFC-Que Choisir a reçu plus de 6.000 témoignages similaires à celui de Cédric. Au-delà du défaut technique, l'association de consommateurs vise le service après-vente de Nintendo. "Aujourd'hui, la seule option, c'est d'envoyer sa console avec les manettes à Nintendo. Si vous n'êtes pas sous garantie, on vous propose alors trois solutions : soit l'échange des Joy-Con, au prix de 45 euros, soit le renvoi de la manette défectueuse sous réserve de payer 15 euros ou bien sa destruction sous un mois", explique Laurie Liddell.
Avec cette mise en demeure, l'UFC Que-Choisir souhaite que Nintendo prenne en charge gratuitement la réparation des manettes dysfonctionnelles, et ce même quand la garantie d'un an est dépassée, car le bug peut se révéler à tout moment. L'association a donc décidé de monter au créneau avant que les enfants n'écrivent leur lettre au père Noël : "La Nintendo Switch va être un cadeau phare des fêtes. Donc il nous paraissait important d’informer les parents en leur disant que ce problème risque fort de leur arriver et que, dans ce cas-là, il faudra prévoir de racheter une paire de manettes dans les mois qui suivent".
L'UFC Que-Choisir espère que Nintendo acceptera de remplacer gratuitement les manettes et consoles défectueuses, sous garantie ou non. Une situation envisageable puisque c'est déjà le cas aux États-Unis depuis cet été, après qu'une action collective de consommateurs a mis Nintendo au pied du mur.