"Nous ajustons sans cesse nos règles avec des experts, mais compte tenu de notre échelle, nous ferons toujours des erreurs et prendrons des décisions avec lesquelles les gens ne seront pas forcément d'accord." Dans une longue tribune publiée dimanche soir par quatre médias internationaux dont le Journal du Dimanche, le PDG de Facebook Mark Zuckerberg présente "quatre idées pour réguler internet", sans nier l'ampleur de la tâche à laquelle est confrontée son entreprise. Il en appelle également aux gouvernements.
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"Nous avons besoin d'une nouvelle régulation". "Tous les jours, nous devons prendre des décisions pour déterminer quel discours est dangereux, ce qui constitue de la publicité politique ou encore comment prévenir des cyber-attaques complexes", explique Mark Zuckerberg dans ce texte. "Ce que je retiens de mon expérience, c'est que nous avons besoin d'une nouvelle régulation dans quatre domaines : les contenus violents et haineux, l'intégrité des élections, la protection de la vie privée et la portabilité des données."
"Les décideurs publics me disent souvent que nous avons trop de pouvoir en matière d'expression, et franchement, je suis d'accord. J'en viens à croire que nous ne devrions pas prendre de telles décisions tout seuls", ajoute-t-il, rappelant que Facebook travaille à la création d'un "organisme indépendant" qui permettra de faire appel des décisions de modération.
Un rôle "plus actif" pour les gouvernements ? Autre piste évoquée par le PDG : l'obligation pour toutes les grandes entreprises du numérique de publier chaque trimestre "des rapports de transparence" sur les contenus violents et haineux retirés, comme le fait Facebook. "C'est aussi important que publier les rapports financiers", estime-t-il.
"Personne n'attend des entreprises qu'elles répondent seules à ces enjeux", conclut le patron de Facebook, en appelant aux pouvoirs publics. "Je suis convaincu que les gouvernements et les régulateurs doivent jouer un rôle plus actif", appuie-t-il, se disant disposé à "en discuter avec les décideurs publics du monde entier".