Source de multiples promesses pour la recherche, l'essor de l'intelligence artificielle comporte aussi des "risques" si elle est mal utilisée, a estimé vendredi 9 mars Demis Hassabis, patron de DeepMind, l'entreprise à l'origine du super-programme informatique AlphaGo.
AlphaGo, le "dieu" du jeu de Go. La possibilité d'une intelligence artificielle qui deviendrait incontrôlable, voire hostile, est une question intimement liée au développement de cette technologie amenée à jouer un rôle majeur dans les décennies à venir. C'est donc sans surprise que le sujet a été abordé, vendredi 9 mars, lors d'une séance de questions-réponses à l'issue d'une projection à l'University College de Londres d'un documentaire sur AlphaGo, qui avait fait sensation en 2016 en battant Lee Se-Dol, grand maître sud-coréen du jeu de go. "Il y a toute une série de questions philosophiques intéressantes et difficiles auxquelles nous devrons répondre", a déclaré le patron et fondateur de DeepMind, filiale de Google spécialisée dans l'intelligence artificielle (IA).
L'une des technologies les plus "profitables" l'humanité. L'IA, a ajouté Demis Hassabis, peut être un "outil incroyable pour accélérer la recherche scientifique", et constituer l'une des technologies les plus "profitables" de l'histoire de l'humanité. Mais, comme pour toute technologie, "il y a des risques", a-t-il souligné. "Cela dépendra de la façon dont nous, en tant que société, décidons de l'utiliser", a-t-il dit. "Je crois en l'ingéniosité humaine pour résoudre les problèmes techniques liés à l'IA. Mais un défi plus important sera de résoudre les questions éthiques", a-t-il insisté.
Des solutions. Demis Hassabis a assuré que cette problématique figurait parmi les priorité de DeepMind, et que l'entreprise avait mis en place des solutions concrètes pour y répondre. Ses propos font écho à ceux du célèbre astrophysicien britannique Stephen Hawking, selon qui l'intelligence artificielle sera "la meilleure, ou la pire chose jamais survenue à l'humanité".