L'agence américaine de crédit Equifax évalue déjà à près de 150 millions de dollars au moins le coût de l'énorme piratage informatique de ses données, une somme qui devrait au final être plus élevée.
Enquête interne et frais juridiques. Equifax, qui récolte et analyse les données personnelles de clients qui sollicitent un crédit, a révélé début septembre une intrusion de mi-mai à fin juillet dans ses bases de données. Les informations personnelles (noms, numéros de sécurité sociale, dates de naissance...) de plus de 145 millions de clients américains ont été dérobés. "Au troisième trimestre (clos fin septembre), nous avons enregistré 87,5 millions de dollars de charge exceptionnelle liée à au piratage", a indiqué vendredi John Gamble, directeur financier d'Equifax, lors d'une conférence téléphonique sur les résultats trimestriels. Cette somme comprend notamment les coûts de l'enquête interne, des frais juridiques ou encore de la mise en place d'assistance et de services aux clients, a détaillé le responsable.
Perte de clients. Au quatrième trimestre, Equifax prévoit entre 60 et 75 millions de dollars de dépenses, en grande partie en dépenses de sécurité informatique, ce qui porterait la facture pour 2017 à 147,5 millions de dollars au moins. Les activités ont aussi été touchées, notamment avec la désaffection de certains clients, a noté le groupe, qui anticipe une "accélération" des coûts au dernier trimestre de cette année et début 2018. Son bénéfice net a chuté de 27% à 96,3 millions de dollars au troisième trimestre.
240 poursuites. De plus, il a indiqué dans un document envoyé au gendarme boursier américain (SEC) qu'il faisait déjà l'objet de 240 poursuites en nom collectif par des clients aux Etats-Unis et au Canada ainsi que de plus de 50 enquêtes en tous genres aux Etats-Unis, au Canada et au Royaume-Uni, où certains clients ont aussi été touchés. Mais il n'a pas chiffré l'impact financier possible de ces poursuites. Equifax a aussi précisé que les dirigeants du groupe ne recevraient pas de bonus cette année, à la suite du piratage. Le PDG du groupe Richard Smith a démissionné fin septembre, après deux responsables de la sécurité.