Économiquement, tout va bien. Facebook, qui présentait ses résultats financiers pour le premier trimestre de l'année mardi soir, a réussi à rassurer les investisseurs sur sa santé malgré l'ampleur du scandale Cambridge Analytica, du nom de cette firme britannique qui a récupéré à leur insu les données de dizaines de millions d'usagers du réseau social. En fin de journée, l'action du réseau social était en forte hausse.
Nombre d'utilisateurs en hausse. Sur les trois premiers mois de l'année, le bénéfice net de l'entreprise est en forte hausse de +63% à 5 milliards de dollars, tandis que le chiffre d'affaires augmente de 49% à 12 milliards de dollars (9,9 milliards d'euros). Deux résultats supérieurs aux attentes des marchés et qui montrent bien que les annonceurs, qui représente plus de 95% des recettes, n'ont pas déserté le réseau social. Autre signe positif, le nombre d'utilisateurs mensuels actifs a augmenté de 13% à 2,2 milliards par rapport au premier trimestre 2017, conformément aux attentes des marchés et malgré les appels au boycott. Ce chiffre était de 2,13 milliards fin 2017.
"Nos activités démarrent fort." "Malgré les défis importants auxquels nous sommes confrontés, notre communauté et nos activités démarrent fort en 2018. Nous voyons nos responsabilités de façon plus large et investissons pour nous assurer que nos services soient utilisés de la bonne façon", a salué le fondateur du réseau social, Mark Zuckerberg, lors d'une conférence téléphonique avec des analystes. Les responsables du groupe ont aussi insisté plusieurs fois sur leur foi en leur modèle économique et voulu rassurer sur leur capacité à garder un système efficace mais aussi soucieux de la confidentialité des données. La numéro 2 du réseau social Sheryl Sandberg a notamment assuré "être fière" de ce modèle économique.
Des effets négatifs encore possibles. Lancé dans une vaste opération de contrition et de séduction à coups de communiqués, de publicité et d'interviews, Mark Zuckerberg a encore reconnu avoir mal anticipé les "mauvais usages" du réseau : détournement des données personnelles mais aussi manipulation politique, l'autre sujet qui vaut à Facebook d'être violemment critiqué depuis des mois. Si les analystes ont jugés les chiffres rassurants, plusieurs ont noté que l'avenir pourrait être légèrement moins rose, d'autant que des effets négatifs potentiels du scandale Cambridge Analytica, qui a éclaté peu avant la fin du trimestre, ne pouvaient guère s'illustrer dans ces résultats trimestriels.