Mark Zuckerberg, le fondateur de Facebook, a annoncé jeudi la création d'une sorte de "cour d'appel" indépendante qui permettra de trancher sur les contenus controversés : resteront-ils en ligne sur le premier des réseaux sociaux ou pas. Cette annonce est intervenue au cours d'une téléconférence durant laquelle Mark Zuckerberg a surtout dû s'expliquer sur les révélations du New York Times sur l'emploi par Facebook d'une société de relations publiques aux méthodes controversées, dont il a reconnu qu'elle n'aurait jamais dû être mandatée.
Jugé trop à réagir. Au-delà de cette énième polémique, Mark Zuckerberg et son équipe ont annoncé qu'ils avaient augmenté la capacité du réseau social à détecter les "messages haineux" de toute nature. Facebook est régulièrement accusé de toutes parts de ne pas faire assez pour supprimer ces messages et a reconnu par exemple avoir été trop lent à réagir à la propagande de l'armée birmane sur son site contre la minorité rohingya. "Je suis arrivé à la conclusion que nous ne devrions pas prendre tout seuls autant de décisions sur le thème de la liberté d'expression ou de la sécurité", a expliqué Mark Zuckerberg.
Une "cour d'appel" qui sera indépendante. Ces contenus controversés détectés grâce à l'intelligence artificielle ou parce qu'ils sont signalés par des utilisateurs sont passés en revue grâce à un système en interne qui monte en puissance. Mais une sorte de "cour d'appel" indépendante, qui devrait être mise en place l'année prochaine, sera chargée de trancher en cas de contentieux. La composition de la "cour" tout comme son degré d'indépendance, tout en respectant les principes qui guident Facebook, seront déterminés dans les mois qui viennent.
Un rapport tous les trois mois. A partir de l'année prochaine, Facebook va aussi publier tous les trois mois un rapport sur les contenus qui ont été écartés du site. Un rythme équivalent à celui de la publication des résultats financiers et un moyen de montrer que l'entreprise prend le sujet au sérieux. "Nous avons fait des progrès pour effacer la haine, le harcèlement et le terrorisme de notre réseau", a affirmé Mark Zuckerberg, mais il "nous faut trouver l'équilibre entre donner aux gens un porte-voix et assurer qu'ils sont en sécurité".