Franky Zapata a réussi son pari. "L’homme volant" a traversé la Manche dimanche matin, en une vingtaine de minutes seulement, debout sur son flyboard, dix jours après une première tentative ratée. L’inventeur semble suivre directement les traces de Louis Blériot, qui 110 ans plus tôt, le 25 juillet 1909, était le premier homme à traverser la Manche en avion. Interrogé par Europe 1, l’expert aéronautique Xavier Tytelmann ne doute pas que la machine volante de Franky Zapata, comme l’avion en son temps, trouve des applications concrètes à l'avenir.
"La traversée de la Manche, d’une manière générale, est l’étape obligée pour les inventeurs de ce qui vole", relève-t-il. Cet expert cite notamment la montgolfière à la fin du 18ème siècle, les premiers avions, mais aussi les premiers hélicoptères. "C’est le premier flyboard qui arrive à faire cette traversée. C’est un exploit qui s’inscrit dans quelque chose d’historique."
"Notre petit Elon Musk à nous"
"Franky Zapata est quelqu’un de génial. C’est notre petit Elon Musk à nous", salue encore Xavier Tytelman. "Il a des idées plein la tête, et puis on se rapproche de la science-fiction. C’est quelque chose que l’on voyait depuis des décennies dans les films, et maintenant c’est réel."
Toutefois, le flyboard devra vraisemblablement subir encore quelques améliorations techniques avant de pouvoir être utilisé à des fins particulières. "Ça consomme beaucoup trop de carburant, et ça fait énormément de bruit", relève-il. Franky Zapata a dû en effet se ravitailler en kérosène à mi-parcours, son engin ne dépassant pas les dix minutes d’autonomie. "Il n’est pas encore imaginable de l’appliquer tout de suite, néanmoins, l’armée et les sauveteurs s’y intéressent", pointe Xavier Tytelman. "On imagine, par exemple, l’utiliser pour pouvoir accéder très rapidement à des étages en cas d’incendie."
Et pourquoi pas, "que tout un chacun puisse se déplacer avec un flyboard si ça devient silencieux". Une vision qui semble directement sortie de Retour vers le futur, mais qui pourrait bel et bien prendre corps d’ici quelques décennies.