Google va proposer à partir de lundi de nouveaux outils aux éditeurs de presse pour les aider à gagner des abonnés, notamment en limitant les contenus gratuits. Un geste destiné à améliorer ses relations difficiles avec la presse, qui s'estime pillée sur internet. "Je pense vraiment que Google et les éditeurs de presse ont un intérêt commun", a déclaré Philipp Schindler, un des dirigeants du groupe lors d'une conférence téléphonique. "Nous voulons aider les éditeurs à trouver de nouveaux lecteurs et à les transformer en clients qui payent", a-t-il poursuivi.
Perte de revenus publicitaires. La presse traditionnelle fait face à des problèmes financiers, qu'elle impute en partie au fait que les articles sont trop souvent accessibles gratuitement sur internet, notamment via des moteurs de recherche ou sur les réseaux sociaux. Elle perd aussi des revenus publicitaires, largement captés par internet, surtout par Google et Facebook.
"Échantillonnage flexible". Pour tenter d'apaiser ces relations, Google va permettre aux groupes de presse de choisir le nombre d'articles en accès gratuit, un "échantillonnage flexible", qui va remplacer lundi le système actuel. Ce système mis en place il y a plus de dix ans exigeait des éditeurs un minimum de trois articles gratuits par jour pour être référencés par Google. "Le marché de l'information a radicalement changé" et "ce sont les éditeurs qui sont le mieux à même de décider ce qui leur convient", a encore dit Richard Gingras.
A partir de lundi, les éditeurs pourront donc choisir de ne laisser accéder l'internaute à aucun contenu gratuit s'ils le souhaitent, explique encore Google, qui conseille néanmoins à la presse de commencer avec 10 articles gratuits par mois pour attirer les lecteurs. Les responsables du groupe ont assuré que les résultats de recherche ne favoriseraient pas les contenus gratuits plutôt que payants. Google va aussi progressivement faciliter le paiement de l'abonnement, idéalement "en un seul clic", grâce aux comptes Google ou Android, son système d'exploitation mobile.
Intelligence artificielle. Google va également partager avec les éditeurs les informations qu'il détient sur les lecteurs (mail, nom, adresse...) pour leur permettre de les contacter directement. A plus long terme, le groupe californien envisage de faire profiter la presse de ses technologies d'apprentissage des machines - une des facettes de l'intelligence artificielle - pour l'aider à reconnaître les "abonnés potentiels et présenter la bonne offre au bon public au bon moment". Ces possibilités seront offertes à tous les éditeurs de presse dans le monde, a précisé Richard Gingras.