Google va renoncer à une collaboration dans l'intelligence artificielle avec le ministère de la Défense américain, un contrat qui provoque de gros remous parmi des employés du géant technologique, selon des médias américains vendredi.
Pas de renouvellement du contrat. Un dirigeant du groupe a informé les employés vendredi que le contrat avec le Pentagone ne serait pas renouvelé lorsqu'il arrivera à échéance l'an prochain, selon le New York Times (en anglais) et le site spécialisé Gizmodo. Interrogé par l'AFP, Google n'a pas répondu.
Une collaboration décriée par les employés. Bien qu'évalué par la presse à moins de 10 millions de dollars (environ 8,5 millions d'euros), ce contrat - sur lequel Google reste extrêmement discret - avait suscité ces dernières semaines l'indignation de milliers de salariés, estimant que cette collaboration avec les militaires était contraire aux valeurs de leur entreprise.
Mi-mai, une pétition lancée en février pour demander à Google de rester en dehors du "commerce de la guerre" avait réuni plus de 4.000 signatures d'employés tandis que, selon la presse, une douzaine avait menacé de démissionner, sans que l'on sache s'ils l'avaient effectivement fait.
Ne pas entrer dans la "technologie de guerre". "Nous demandons que le projet Maven soit annulé et que Google rédige, rende publique et mette en oeuvre une politique claire disant que Google ou ses sous-traitants ne construiront jamais de technologie de guerre", disait aussi la pétition. Précisément, le projet porte sur les drones et l'utilisation de l'intelligence artificielle pour les aider à mieux distinguer les humains des objets.
Pour des organisations comme l'Electronic Frontier Foundation" et le Comité international pour le contrôle des armes-robots (ICRAC), cela ouvre la voie, à terme, à la suppression de toute intervention humaine dans les missions des drones. L'armée américaine, comme d'autres pays, utilise des drones (commandés à distance par des humains) pour des missions de reconnaissance, de renseignement ou procéder à des bombardements, en Afghanistan par exemple.
Un énorme contrat à la clé. Les géants technologiques, comme Google, Microsoft ou Amazon, sont sur les rangs pour remporter un énorme contrat avec le Pentagone, qui souhaite recourir au "cloud" informatique. Le contrat est connu sous l'acronyme JEDI (Joint Enterprise Defense Infrastructure).