Bruxelles veut renforcer la protection des données électroniques personnelles des Européens, ce qui pourrait limiter à l'avenir le ciblage publicitaire sur internet, au grand dam des acteurs économiques de ce secteur.
"Un haut niveau de protection", avance Bruxelles. Le projet de règlement présenté mardi par la Commission européenne "offre un haut niveau de protection des consommateurs, tout en laissant les entreprises innover" en leur offrant "de nouvelles opportunités", s'est félicité le commissaire européen en charge du Marché unique numérique, Andrus Ansip.
"Inquiétudes" des acteurs du secteur. S'il est adopté par les États membres et le Parlement européen, il pourrait "troubler le 'business model' de la publicité" en ligne, estiment cependant dans une lettre ouverte plusieurs organisations de l'industrie de la publicité et du marketing, qui expriment de "sérieuses inquiétudes".
Un consentement au "préalable". Au cœur du texte, le principe du "consentement préalable" des consommateurs, qui devront valider "a priori" toute exploitation potentielle de leurs données. Le texte interdirait, sans consentement préalable, aux applications comme Skype, Gmail, WhatsApp ou Facebook Messenger d'utiliser les données ou le contenu des conversations de leurs utilisateurs pour proposer des services ou des publicités ciblées. Ces acteurs sont jusqu'à présent exclus du champ d'application de la directive "e-privacy", qui ne couvre que les opérateurs de télécommunications traditionnels.
Et pour les "cookies" ? Par ailleurs, chaque internaute pourra décider à sa première connexion sur son navigateur internet, pour l'ensemble des sites qu'il visitera ensuite, du niveau de protection qu'il souhaite vis-à-vis des "cookies", ces fichiers invisibles qui se greffent sur un ordinateur pour capter des données personnelles. Cette procédure viendrait remplacer la législation actuelle, qui impose de cliquer sur une bannière de consentement aux cookies à chaque première visite d'un site.