Les jeux vidéo qui sortiront à l'automne afficheront un logo "achats intégrés" quand ils comportent cette option, a annoncé l'organisme européen PEGI, qui indique déjà l'âge minimum des joueurs potentiels sur les étiquettes physiques ou numériques des jeux.
PEGI (Système d'information pan-européen des jeux) compte ainsi attirer l'attention des parents sur la possibilité pour leurs enfants d'acheter des extensions ou des options de personnalisation au sein d'un jeu, une pratique lancée sur les applications mobiles depuis plusieurs années, qui s'est répandue sur les jeux en ligne ou sur consoles.
"Il faut qu'on aide les parents". "C'est une information importante et il faut attirer la vigilance des parents sur cet aspect", argumente Emmanuel Martin, délégué général du syndicat des éditeurs de logiciels de loisirs (Sell, partenaire français de PEGI). Il reconnaît cependant que la plupart des parents gèrent déjà la question. D'après une étude d'Ipsos Connect relayée par le Sell, 80% des parents d'enfants consommateurs de ces options payantes "passent un accord avec leurs enfants quant au montant de ces dépenses", via une demande de permission ou des limites fixées. Mais il voudrait encourager l'utilisation des outils de contrôle parentaux. "Il faut qu'on les aide, on ne peut pas dire que tout est de la responsabilité des parents et les laisser se débrouiller dans ce monde numérique avec toutes ses injonctions contradictoires", note-t-il.
. @PEGI annonce la création d’un descripteur informant les parents sur la présence d’achats intégrés à un jeu vidéo https://t.co/bccBOYEKT3#PEGIpic.twitter.com/o25CABS6Je
— SELL (@SELL_JeuxVideo) 30 août 2018
Les options et achats permettent de passer des mois sur un même jeu. L'évolution de la signalétique rattrape celle du secteur: la majorité des jeux vidéo proposent désormais des achats intégrés, sur le modèle des applications mobiles qui offrent souvent une installation gratuite ou peu chère, et la possibilité ensuite de s'abonner ou d'acheter des fonctions supplémentaires. Les jeux vidéo ont aussi beaucoup changé. L'époque où on achetait un jeu pour le finir en quelques dizaines d'heures cède la place à l'ère des jeux "sans fin", où les options et achats intégrés permettent de passer des mois dans un même univers, en découvrant d'autres "mondes" où en personnalisant ses personnages, par exemple.
Les âges minimums recommandés déjà présents sur la plupart des jeux vendus en Europe. La signalétique PEGI, déjà présente sur la très grande majorité des jeux en Europe, indique les âges minimum recommandés, ainsi que des avertissements sur les contenus (sexe, drogue, violence). Elle bénéficie de l'appui des principaux fabricants de consoles, et de la plupart des éditeurs et développeurs de jeux interactifs en Europe. Le pictogramme des achats intégrés - représentant une carte bancaire - n'apparaîtra pas, en revanche, sur les applications Apple. "Si vous téléchargez une application via l''App Store', ils font mention des achats intégrés, mais avec leur système propre", explique Emmanuel Martin. "C'est dommage parce que si on multiplie les systèmes d'information, on perd en efficacité".