Le monde des nouvelles technologies est un monde fantastique, mais c’est aussi un cauchemar pour les défenseurs de la langue française. On y parle sans arrêt de "gaming", de "streaming", de data et autres anglicismes à donner le tournis aux Immortels de l’Académie française. Mais régulièrement, des efforts sont faits pour traduire ce vocabulaire dans la langue de Molière. La dernière fournée date de vendredi : une dizaine de mots et expressions anglais ont été traduits au Journal Officiel. Et ça concerne notamment les nouvelles technologies.
On a, par exemple, "cyberaddiction", l’addiction au numérique, qui devient "cyberdépendance". Jusqu'ici, il n'y avait tout simplement pas de mot français pour décrire ce phénomène de plus en plus courant. Autre exemple : pour parler des start-ups qui repensent la démocratie, il ne faudra plus parler de "civic tech" mais de "technologie civique". Un dernier pour la route : les hackers politiques ne sont désormais plus des "hacktivists" mais des "cyberactivistes".
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Des traductions guère utilisées
C’est la Commission d'enrichissement de la langue française qui décide de ces traductions. C’est une assemblée de personnalités bénévoles sélectionnées par les membres du gouvernement et placées sous l’autorité du ministère de la Culture et du Premier ministre. Cette commission travaille de concert avec l’Académie française et propose régulièrement des traductions d’anglicismes courants, acceptées ou non.
Elle a déjà remplacé "binge watching", pratique qui consiste à regarder des séries en boucle, par le très poétique "visionnage boulimique". La commission a également décidé de franciser "fact-checking" en "vérification des faits". Le problème, et ces deux exemples le prouvent, c’est que les traductions littérales ne sont pas très sexy. Et comme il n’y a aucune obligation de les utiliser, ces expressions ne sont pas vraiment entrées dans le langage courant.