C'est l'un des échecs dans la chaîne d’information lors de l'attentat de Nice. L'application du gouvernement, baptisée SAIP, et censée alerter les Français en cas d'attentat dans leur secteur géographique n'a pas fonctionné correctement à Nice le 14 juillet. L'alerte envoyée par l'application n'a en effet été publiée qu'à 1h34 du matin le 15 juillet alors que l'attentat avait eu lieu peu avant 23 heures le 14 juillet. Le prestataire et développeur de l'application a été convoqué au ministère de l'Intérieur vendredi après-midi et sommé de s'expliquer. En fin de journée, le gouvernement a demandé une mise à jour immédiate de l'application.
"Un plan d'action". "Un plan d’action a été demandé dans un délai très bref pour qu’un tel incident ne puisse pas se reproduire", écrit le ministère de l'Intérieur dans un communiqué, alors que les réseaux sociaux ont été bien plus réactif que l'application SAIP, pourtant censée prévenir les populations dans les 15 minutes en cas de "crise majeure". Jeudi soir, l'alerte a en effet transmise "dès la survenance des faits par la préfecture des Alpes-Maritimes", mais "n’a été publiée qu’à 1h34 dans la nuit de jeudi à vendredi", explique le gouvernement. Face à ce retard, le prestataire en charge de l'application s'est donc "engagé à présenter des mesures correctives dès lundi 18 juillet" afin d'assurer "une parfaite fiabilité" du dispositif d'alerte.
De nombreuses critiques. Depuis le lancement de l'application, les critiques ont été nombreuses. De nombreux spécialistes jugent en effet ce mode d'alerte inefficace. En cause, le besoin à chacun d'installer l'application (disponible uniquement sur iPhone et Android) et son utilisation des réseaux internet mobile. En cas de saturation des réseaux, comme il s'en produit régulièrement lors des attentats, l'alerte ne pourrait en effet pas parvenir correctement aux utilisateurs. Plusieurs spécialistes de la gestion de crise, et notamment le hacker Gaël Musquet dans Libération, appelaient le gouvernement à utiliser le protocole de diffusion cellulaire comme le font de nombreux autres pays européens et notamment l'Espagne et l'Italie. Avec un tel protocole, tous les possesseurs de mobiles (smartphones ou non) présents dans la zone concernée par l'alerte reçoivent un message d'alerte.
En utilisant un tel protocole, le gouvernement n'aurait par ailleurs pas besoin de suivre la position des utilisateurs, comme le fait l'application SAIP. Le déclenchement de l'alerte cellulaire intervient en effet en fonction de l'antenne depuis laquelle un téléphone capte le réseau.