Yves Guillemot, le cofondateur de l'éditeur français de jeu vidéo Ubisoft, a expliqué mercredi avoir ressenti comme une "agression" l'irruption du groupe Vivendi dans le capital de son entreprise et fustigé l'attitude de son dirigeant Vincent Bolloré, dans un entretien au quotidien Les Echos.
"Des méthodes d'un autre temps". "Nous avons le sentiment d'avoir vécu une agression. J'ai reçu un appel de Vincent Bolloré deux heures avant l'annonce de son entrée dans le capital d'Ubisoft. Il ne m'en a même pas parlé!", a déploré l'entrepreneur. "Prendre un pourcentage dans notre société sans discuter avec nous au préalable, ce sont des méthodes d'un autre temps. On n'entre pas dans une société en cassant la porte!", a-t-il encore dénoncé, fustigeant des méthodes "d'activiste".
Une volonté de travailler en indépendance. "Dans le jeu vidéo, je ne connais pas une seule société qui fonctionne à l'intérieur d'un groupe de ce genre", souligne Yves Guillemot à propos de Vivendi, estimant par ailleurs qu'Ubisoft est en conflit d'intérêts avec Vivendi, puisque le groupe de médias et de contenus détient 6% du capital d'Activision Blizzard, géant américain du jeu vidéo. Après être entré au capital des éditeurs de jeux vidéo Ubisoft et Gameloft il y a deux semaines à hauteur respectivement de 6,6% et 6,2%, Vivendi a augmenté sa participation au capital des deux entreprises, pour la porter à 10,39% et 10,20%.
Le groupe est ainsi devenu le premier actionnaire d'Ubisoft, devant le fonds FMR LLC et la famille Guillemot, qui en détiennent plus de 9% chacun.