Le règlement européen de la protection des données personnelles, le fameux RGPD, est en train de connaître une dérive de son système, un an après sa mise en application. Alors qu'il avait pour objectif de protéger les données des internautes, la plupart de ceux-ci acceptent, sans les lire, les conditions générales qui informent de la manière dont leurs données personnelles seront protégées.
Or, cliquer machinalement, c'est parfois donner un blanc-seing à l'exploitation illégale de votre identité numérique : un numéro de carte bleue ou de téléphone, vos mots de passe etc... D'ailleurs, pour beaucoup, ces conditions sont "du charabia", comme l'avoue un internaute au micro d'Europe 1. Elles sont "trop petites pour je puisse lire et comprendre", poursuit une utilisatrice. Autant de raisons qui font que les internautes cliquent sans s'en préoccuper.
Personne à l'abri d'un piratage
Pour Damien Bancal, spécialiste en lutte contre le cyber-crime, ce RGPD qui devait protéger les données personnelles est victime du laisser-aller des utilisateurs. "Lorsque ce petit onglet apparaît avec la mention 'accepter nos règles d'utilisation et d'utilisateurs', qui aujourd'hui va lire l'intégralité ce mode d'emploi ?", interroge le spécialiste. Car lorsque l'on se plonge un peu dans le détail de ces "modes d'emploi", on peut y apprendre beaucoup de choses. "En le lisant, on découvre par exemple que dans l'une des lignes, vous ne pourrez plus jamais effacer votre compte", explique Damien Bancal.
L'autre effet pervers est que même l'entreprise vertueuse qui aura mis les moyens pour protéger vos données ne sera pas à l'abri d'un piratage. Auquel cas, vos données seront exposées à faire le tour du monde des cyber-criminels, et vous aurez donné votre accord préalable.