Un nouveau type de carburant est en train de voir le jour, et pourrait contribuer à réduire les émissions de CO2. Il ne s'agit pas du biocarburant, mais de l’électro-carburant. Si les deux sont plus vertueux à produire et ont pour objectif de se substituer à l’essence, au diesel et au kérosène, le biocarburant est fabriqué à partir de végétaux, alors que l’électro-carburant est conçu à partir d’hydrogène vert et surtout de CO2 récupéré dans l’air. Surtout, il peut être utilisé dans les moteurs actuels.
L'électro-carburant pourrait donc supprimer les émissions des usines, puisque c’est dans leurs fumées qu’il ira chercher sa matière première. S'il rejette lui-aussi du CO2 dans l’atmosphère, il s’agit néanmoins de CO2 recyclé qui aurait déjà dû être rejeté par les industriels. Ce n’est évidemment pas idéal, mais dans de nombreux secteurs l'électro-carburant s'impose comme la seule solution pour atteindre la neutralité carbone.
La nécessité d'une solution intermédiaire mais un carburant coûteux
Prenez le transport aérien ou le fret par bateau. Aujourd’hui, il n’y a aucune alternative viable au fioul ou au kérosène. On parle de bateaux électriques ou d’avions à hydrogène, mais ce sont des projets extrêmement lointains. Il faut aussi rappeler qu’un tanker ou un avion reste en service pendant facilement 30 ans. Dans tous les cas, la transition prendra énormément de temps. C’est pourquoi des solutions intermédiaires et rapidement applicables, comme l’électro-carburant, s'imposent.
Néanmoins, l'électro-carburant s'annonce comme deux fois plus cher que le fioul ou le kérosène. C’est son principal défaut. Mais il devrait bénéficier de subventions. Regroupés au sein d'un même consortium, quatre partenaires européens ont annoncé en juin la construction d’un site de production en Norvège, qui vise à produire 100 millions de litres d’ici à 2026.