Président de Robopolis, société high-tech spécialiste de la robotique, il stoppe les fantasmes de science-fiction et rappelle que, même complexes, les robots sont des machines.
Avec ses équipes, il a créé des minibus sans chauffeurs et des aspirateurs autonomes. Bruno Bonnell, président de Robopolis est un grand spécialiste français de la robotique. Alors que le parlement européen vient d'ouvrir un débat sur la possibilité d'accorder une personnalité numérique aux robots, il était l'invité de la matinale d'Europe 1.
Responsabilité. L'idée du parlement européen est notamment de donner un cadre juridique à l'action des robots. On peut par exemple se demander qui est responsable dans le cas d'accident impliquant une voiture sans chauffeur. "Ces préoccupations sont très sérieuses, heureusement rares, souligne Bruno Bonnell. En ce qui concerne, les machines, on ne leur accordera pas le bénéfice de l'erreur humaine." La question de la responsabilité est aujourd'hui encadrée par des assurances traditionnelles, souligne le spécialiste qui pense que l'"on a n'a pas à réinventer le droit pour des cas d'espèce". Pour lui, le responsable est le fabriquant de la voiture, tout comme le serait le fabriquant d'une machine qui bloquerait une chaîne de montage dans une usine.
La taxe robots de Benoît Hamon. Au delà du fantasme de science-fiction, Bruno Bonnell se montre terre à terre : les robots sont des machines, certes savantes, mais "qui ont des process'. Les mots d'intelligence artificielle sont plein d’ambiguïté. Il faut leur accorder juste la valeur qu'ils ont, c'est-à-dire celle d'aider les hommes et non pas les remplacer." Néanmoins, "les robots vont détruire des emplois", assure-t-il avant de nuancer par un constat : "tout comme l'automobile a détruit des emplois à l'époque du transport à cheval." Taxer les robots qui détruisent des emplois comme le propose Benoît Hamon lui paraît "ridicule : les fabricants vont vendre les robots plus cher" et les clients "payer plus cher", avance-t-il. "Les robots font partie du progrès."
"Arrêtons le fantasme !". Une autre proposition, émanant cette fois du parlement européen ne plaît guère à Bruno Bonnell, celle de créer une charte pour "empêcher les personnes de devenir émotionnellement dépendantes de leur robot". Le spécialiste ironise. "On devrait créer une taxe voitures de luxe parce que j'ai des amis amoureux de leur voiture. Encore une fois, nous parlons de machines. Arrêtons le fantasme des robots qui seraient des machines à détourner les hommes de leur nature !"