Les géants du net auraient-ils enfin amélioré leur politique de modération ? C'est ce qui ressort d'une étude présentée par la commission européenne jeudi et dévoilée par Les Echos. Selon l’UE, près de 60% des contenus signalés seraient retirés et tous les acteurs ont perfectionné leur système de modération au cours des derniers mois.
La moitié des signalements traités dans les quatre heures
Menée entre mi-mars et début mai sur près de 2.580 signalements, l'étude montre que 1.500 ont abouti à un retrait du contenu litigieux. Pour arriver à de tels résultats, la Commission européenne ne s'est évidemment pas basée sur les signalements de monsieur et madame tout le monde, mais sur ceux des associations spécialisées dans la chasse aux contenus haineux ou illégaux dans une dizaine de pays de l'Union. "Les progrès sont significatifs", s'est félicitée mercredi la commissaire européenne Vera Jourova, lors d'une réunion avec les Etats et les ONG, rapporte Les Echos.
Les signalements réalisés concernaient principalement des vidéos publiés sur YouTube ou des messages postés sur Facebook et Twitter. Et les trois services ont fait des progrès. L'amélioration est particulièrement nette chez Facebook et YouTube qui ont retiré deux tiers des contenus signalés. Twitter, lui, bien qu'en progression, reste encore à la traîne avec 38% de contenus effacés. Surtout, tous sont désormais plus efficaces et réagissent plus rapidement. D'après le rapport, la moitié des signalements a été traité en moins de quatre heures, et la quasi-totalité en moins de deux jours. Il y a six mois, seulement 40% des contenus était examinés en moins de 24 heures.
Maintenir la pression
Cette enquête avait notamment pour but de faire un état des lieux précis de la politique de modération des acteurs d'Internet. Depuis quelques années, ces derniers se voient en effet régulièrement reprocher leur manque de rigueur, leurs incohérences ou leur lenteur. Pour les pousser à agir, notamment face aux contenus de propagande djihadiste, l'Europe a mis en place l'an dernier un code de conduite. Google, Twitter, mais aussi Facebook se sont engagés à instaurer des procédures de signalement des discours de haine et à en examiner une majorité en moins de vingt-quatre heures.
Dans les mois à venir, l'Europe entend maintenir la pression sur les géants du web. Plusieurs ont d’ailleurs annoncé qu’ils allaient augmenter leurs équipes de modération. Dernièrement, Facebook a par exemple annoncé le recrutement de 3.000 modérateurs supplémentaires pour venir en aide aux 4.500 actuellement en poste.