2018 a eu beau être une année cauchemardesque en termes d'image pour Facebook, cela n'a pas empêché le premier réseau social du monde d'engranger des bénéfices record et d'attirer de nouveaux utilisateurs. Pari gagné semble-t-il pour le réseau social, qui devait à tout prix redonner confiance aux investisseurs après une année marquée par les crises à répétition, en particulier autour des données personnelles : l'action a bondi de presque 12% dans les échanges électroniques suivant la clôture de Wall Street.
Un bon troisième trimestre... Touché par une crise de croissance qu'il avait anticipée avant même ces polémiques, Facebook avait connu des ratés courant 2018, l'ampleur du ralentissement surprenant les investisseurs. Mais le dernier trimestre lui a permis de faire finalement mieux que prévu même s'il a une nouvelle fois prévenu que 2019 serait marquée par une nette décélération de la croissance, du fait de la saturation publicitaire du réseau et de la hausse des dépenses.
... malgré une année "difficile". Le PDG Mark Zuckerberg, lui-même violemment mis en cause dans les différentes polémiques, a reconnu que l'année avait été "difficile", tout en assurant, selon une rhétorique devenue habituelle, que le groupe avait "fait d'importants progrès" pour mieux protéger les données personnelles et assainir la plateforme. "Nous avons fondamentalement changé la façon dont nous gérons l'entreprise", a-t-il ajouté, prenant soin une nouvelle fois d'élargir le propos à tout le secteur. "En ce moment, il y a beaucoup de (choses) négatives sur l'impact de la technologie : certaines sont justifiées, d'autres non. Et le secteur technologique entier doit être surveillé de près car nous jouons un rôle dans la vie de beaucoup de gens", a-t-il dit, alors qu'élus et régulateurs du monde entier veulent demander des comptes au secteur.
Plus d'utilisateurs que prévu. Cela n'a en tout cas éloigné ni annonceurs publicitaires (qui font la quasi-totalité des revenus du groupe) ni usagers. A 2,32 milliards, le nombre d'utilisateurs mensuels actifs est d'ailleurs légèrement supérieur aux prévisions. Le bénéfice net a explosé de 61% au dernier trimestre (6,9 milliards) et de 39% sur l'année (22,1 milliards), renouant avec des taux de croissance très soutenus. Sur le trimestre, le chiffre d'affaires a encore crû de 30% à 16,9 milliards de dollars et de 37% (à 55,8 milliards) sur l'année, des chiffres meilleurs que prévu par les marchés.
Toujours une grosse plateforme de publicité. Facebook "a clairement montré que les problèmes de 2018 n'avaient pas eu d'impact durable sur sa capacité à faire croître ses revenus et ses usagers. Les annonceurs sont toujours clairement très dépendants de Facebook", a relevé Debra Aho Williamson, analyste chez eMarketer, notant en particulier un rebond du nombre d'usagers aux Etats-Unis/Canada et en Europe. Facebook demeure l'une des plus grosses plateformes de publicité numérique et peut compter sur le succès croissant de sa filiale Instagram, qui dépasse le milliard d'utilisateurs et offre, comme sa messagerie Messenger, de nouveaux débouchés publicitaires.