C'est un peu la surprise du jour. Google a annoncé mercredi dans un billet publié sur son blog qu'il allait ajouter trois nouvelles fonctionnalités à Google+, son réseau social. Laissé en jachère depuis plusieurs mois, le service lancé en 2011 est donc toujours vivant, mais semble avoir définitivement raté le virage des réseaux sociaux.
Du "bricolage" avec les fonctionnalités
Une nouvelle fonction permettant de zoomer dans les images, le retour de la possibilité de créer des événements et d'y inviter ses contacts et une meilleure modération des commentaires : les trois nouveautés de Google+ annoncées mercredi par Danielle Buckley, en charge du réseau social chez Google, semblent bien minces au regard de ce qui le sépare de ses concurrents. Car, Google+, lancé bien après Facebook et Twitter n'a jamais réussi à rattraper son retard. Pire, alors qu'il semblait un temps aller mieux, les derniers chiffres d'utilisation et l'absence de suivi régulier de la part des équipes de Google laissent penser qu'il est bel et bien sur une voie de garage.
Un indicateur simple permet de se rendre compte du problème, l'absence de chiffres officiels donnés par Google. L'entreprise n'a pas communiqué le nombre d'utilisateurs mensuels de son réseau social depuis… plus de trois ans. Aucun institut externe ne s'est risqué à une estimation.
Il faut remonter à septembre 2013 pour trouver une communication de Google sur le sujet. A l'époque, le réseau social comptait 300 millions d'utilisateurs tous les mois. Le réseau social n'était alors consulté en moyenne que sept minutes par mois par ses membres. A titre de comparaison, les membres de Facebook ont passé en moyenne 6h45 par mois sur le réseau social en 2016.
Une fréquentation difficile à estimer
Mais si la fréquentation de Google+ n'a jamais décollé c'est aussi en raison des errances du service. Les équipes du réseau social ont d'abord ajouté des fonctions, avant d'en enlever puis de les remettre (la possibilité de créer des événements a d’abord existé avant d'être supprimée, puis proposée de nouveau mercredi). Outre-Atlantique, les médias s’interrogent sur ces nouveautés, quand ils n’annoncent pas purement et simplement la mort de Google+. "Surprise : Google continue de bricoler avec Google+", titre le site spécialisé The Verge.
Mashable, lui, tempère un peu ce constat d'échec. "Des gens utilisent toujours Google+, ils ne sont juste pas ceux à qui vous pensez", titre le site pour qui "Google+ est resté une plateforme populaire pour certaines communautés". "Parmi elles, les photographes sont restés très attachés à Google+ pour y partager des images et échanger des conseils", précise Mashable. La communauté de photographes serait par exemple constituée d'un million de membres.
Mais le retard pris semble désormais irrattrapable. "Parfois, vous êtes tellement investi dans un projet qui ne marche pas que vous ne pouvez pas vous arrêter de chercher en vous disant : 'si je change juste une petite chose, tout ira bien'. Cela ressemble à la situation actuelle de Google avec Google+", résume The Verge.