Facebook poursuit son ménage. Le réseau social a annoncé lundi dans un billet la suppression de 18 comptes, 52 pages, et un compte Instagram - dont celui du chef de l’armée birmane - pour violation des droits de l’homme. Ils étaient suivis par plus de 12 millions d'utilisateurs et appelaient, notamment, à la haine contre les Rohingyas. Depuis quelques mois, les suppressions de comptes se multiplient pour éviter la propagation de la haine ou de la désinformation.
Prise de conscience. Après la prise de conscience du réseau social, les excuses de Mark Zuckerberg au printemps dernier et ses promesses de "réparer" Facebook, le réseau social a multiplié les annonces. Facebook a notamment fortement augmenté ses investissements dans la sécurité et lancé le recrutement de nouveaux modérateurs. Dans le cas de Myanmar et des Rohingyas, la plateforme est pointée du doigt pour son laxisme. Plusieurs enquêtes, notamment une menée par l'agence de presse Reuters et publiée au mois d’août, ont mis en avant le manque de modération des contenus incitant à la haine contre les Rohingyas. Et pour cause, Facebook doit composer avec des messages publiés dans de nombreuses langues. 60 modérateurs parlant le Birman ont donc été embauchés. Au total, cent devraient intégrer les équipes du réseau social.
La désinformation dans le viseur. Outre la haine, Facebook fait aussi de plus en plus d’efforts pour lutter contre la désinformation. Mi-août, le réseau social a décidé de supprimer le compte du leader d'extrême droite américain Alex Jones, qui publiait régulièrement des fausses informations ou des liens mettant en avant des théories du complot. "Pourquoi la société normalise les maladies mentales ?" ou encore "Un génocide blanc est en cours en Afrique du Sud", faisaient par exemple partie des titres du site InfoWars d'Alex Jones. Très proche de Donald Trump et réputé pour avoir ses entrées à la Maison-Blanche, Alex Jones se vante notamment d'avoir inventé l'expression "les médias sont l'ennemi du peuple", depuis reprise par le président américain.
Des investissements qui coûtent cher. Problème, ces recrutements et ces investissements dans la sécurité coûtent chers et font baisser les performances de Facebook, comme l'ont montré les résultats financiers du deuxième trimestre publiés le fin juillet. Depuis le 25 juillet, l'action de Facebook est passé de 217 dollars (186 euros) à 177 dollars (151 euros). Et ces investissements vont se poursuivre dans les années à venir. "Nous sommes déterminés à investir pour que le public soit en sécurité", avait indiqué le PDG du groupe Mark Zuckerberg en juillet.
Coordination avec les autres entreprises. Pour être plus efficace, les représentants de douze entreprises de la Silicon Valley se sont rencontrés vendredi au siège de Twitter, à San Francisco, qui devait leur permettre de mettre en commun leurs efforts de modération et présenter leurs expériences. Ils souhaitent ainsi faciliter la modération et mieux communiquer entre eux pour être plus efficace à l'approche des élections américaines des Midterm, prévues à l’automne. Mais leur travail ne fait que commencer et de nombreux progrès restent encore à faire.