Nous utilisons de plus en plus d’objets connectés. Télévision, tablette, mobile, caméra de vidéo-surveillance pour particulier, les e-appareils ne sont pourtant pas sans danger. Sur Europe 1, Blaise Mao et Thomas Saintourens, journalistes et auteurs de "Cyber fragiles - Enquête sur les dangers de nos vies connectées", ont dressé l'inquiétant portrait de notre société, toujours plus ouverte aux risques du piratage informatique.
Reventes sur le "deep web". "Plus on est connecté, plus on est vulnérable", prévient Blaise Mao. "C'est toujours l'argent qui est visé" par les hackers malveillants, rappelle au passage le spécialiste. Informations bancaires, de santé, personnelles, ces données sont interceptées puis utilisées à des fins personnelles ou revendues. "Sur le 'deep web' (l'autre Internet, non accessible par des moteurs de recherche classiques, ndlr), les données bancaires s'échangent pour des sommes colossales", décrit Blaise Mao.
Souriez, vous êtes regardés. Mais les piratages n'ont pas lieu que sur Internet et c'est bien cela le plus inquiétant. En 2014, Rue89 avait ainsi réalisé une enquête révélant que des centaines d’objets connectés de professionnels ou de particuliers (caméras, imprimantes, scanners) étaient accessibles à distance et sans mots de passe. Les journalistes avaient ainsi fait l’expérience de visionner les images des cinq caméras d'une pharmacie, à distance et en temps réel.
Selon Blaise Mao, "il faudrait que l'on entre dans une deuxième phase technologique". Un "âge de raison", où l'on devrait reprendre pleinement le contrôle de ces appareils connectés et les sécuriser.
Les voitures, nouvelles victimes. Au premier rang des nouveautés en matière de piratage, le mouse-jacking est bien placé. "C'est un piratage qui consiste à utiliser des boîtiers électroniques pour ouvrir et faire démarrer des voitures sans traces d'effraction", explique Thomas Saintourens. Les boîtiers interceptent et reproduisent le signal des clés qui peuvent ouvrir les portes à distance. Un piratage qui ne provoque pas que la stupeur des victimes. "Le mouse-jacking désarçonne aussi les assureurs car ils ont besoin d'identifier les traces d'une éventuelle infraction pour en reconnaître la validité", indique le journaliste. Or, dans ce cas précis, il n'y a pas d'effraction.
"Black hat" et "white hat". Blaise Mao et Thomas Saintourens précisent toutefois que les hackers ne sont pas tous à mettre dans le même sac. "Il y a une distinction qui se fait entre 'white hat' (hacker bienveillant, ndlr) et 'black hat' (hacker malveillant, ndlr)". "Grâce à un hacker, on peut améliorer la technique, avoir un produit mieux sécurisé", confie Blaise Mao. Le journaliste rappelle d'ailleurs que "c'est grâce aux hackers que l'on est arrivé à créer l'ordinateur personnel".
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