En marge de l’annonce des résultats financiers d’Orange mardi matin, le PDG du groupe, Stéphane Richard, a fait le point sur les discussions avec le groupe Bouygues pour un rachat de Bouygues Telecom lors d’une conférence de presse. "Il faut quelques semaines supplémentaires pour arriver à ce moment où nous (Orange) serons en mesure de prendre une décision", mais "ce devra être un processus rapide, on ne peut pas laisser Bouygues Telecom dans une incertitude sur son avenir trop longtemps", a-t-il déclaré.
Pas une nécessité. Cette opération ne doit pas être vue comme un impératif : "nous sommes face à une opportunité pour nous qui n’est pas une nécessité" a avancé Stéphane Richard, ajoutant que "Orange n’agit pas en service commandé ou comme une espèce de main qui viendrait en quelque sorte restructurer le secteur pour le bénéfice de X ou Y". Sur les accusations de position "ultra-dominante" Stéphane Richard a également souhaité mettre les choses au clair indiquant que Orange "n'est pas un opérateur ultra-dominant. Nous ne sommes plus considérés comme tel par l'autorité de la concurrence".
Engagements sur l’emploi. Stéphane Richard a également réaffirmé son engagement pour l’emploi dans une telle opération : "sur le plan social nous devons être exemplaires, je ne veux pas qu’Orange soit associé à une action qui ne soit pas socialement irréprochable. Il faut que les salariés de Bouygues Telecom puissent se voir proposer un projet, une affectation" a-t-il affirmé. Pour le patron d’Orange, "les salariés ont vocation à suivre les (services) dont elles s’occupent".
Discussions avec l’État. Point crucial des négociations, la participation de l’Etat (actionnaire d’Orange) semblait poser problème selon les différents articles de presse parus en fin de semaine dernière. Pourtant, Stéphane Richard, qui a rencontré François Hollande lundi, l’assure : "l’Etat comprend ce projet, comprend son intérêt pour Orange, comprend son intérêt pour le pays et notamment pour l’investissement" a-t-il assuré.
Quid des abonnés ? Reste l’épineuse question du partage des abonnés et de leur contrat avec Bouygues Telecom. Le premier opérateur français ne pourra en effet pas conserver l’intégralité des abonnés de Bouygues Telecom en cas de rachat. Il étudie donc actuellement les engagements des clients avec des juristes pour vérifier si oui, ou non, leur passage chez un nouvel opérateur dans le cadre de la répartition des actifs pourrait leur permettre de se désengager. A l'heure actuelle, cela ne semble toutefois pas le cas.