Samsung est dans la tourmente… L'héritier présomptif de Samsung, Lee Jae-Yong, vice-président du groupe et petit-fils du fondateur, qui a repris les rênes de l'entreprise après le fiasco du Galaxy Note 7 à l'automne, est officiellement considéré comme un "suspect" dans le scandale de corruption qui a entraîné la destitution de la présidente sud-coréenne, ont annoncé mercredi les enquêteurs.
Considéré comme suspect. Et la nouvelle tombe au mauvais pour Samsung qui se remet tout juste du rappel de tous ses Galaxy Note 7 au niveau mondial en raison d'explosions encore inexpliquées. "Nous avons décidé d'interroger Lee Jae-Yong jeudi (...) en qualité de suspect", a déclaré aux journalistes Lee Kyu-Chul, porte-parole de l'équipe d'enquêteurs indépendants qui travaille sur l'affaire, précisant que celle-ci "se réservait la possibilité" de l'arrêter.
Bataille pour la tête de l'entreprise. Dans une des ramifications de cette affaire à tiroirs, Samsung est soupçonné d'avoir soudoyé Mme Choi - une amie influente de la présidente sud-coréenne - pour obtenir le feu vert du gouvernement à une fusion controversée en 2015. Cette opération avait été perçue comme une étape cruciale pour assurer une passation de pouvoir sans histoire au sommet du groupe, au profit de Lee Jae-Yong. Mais des actionnaires s'étaient opposés avec force à cette fusion, sous la houlette du fonds spéculatif américain Elliott, pour qui l'opération sous-estimait la valeur de la compagnie, lésant ses actionnaires.
Des perquisitions en série. Depuis plusieurs semaines, les enquêteurs ont interrogé à plusieurs reprises les dirigeants de Samsung, et effectué des perquisitions dans les locaux du groupe. Les médias sud-coréens avaient annoncé que les enquêteurs comptaient entendre ce mois-ci Lee Jae-Yong pour savoir s'il a ou non donné pour instruction aux dirigeants de Samsung Electronics - dont il est le vice-président - d'effectuer des versements aux fondations de Mme Choi, pour s'assurer du soutien gouvernemental à la fusion controversée.
Lee Jae-Yong a récemment affirmé à une commission d'enquête parlementaire qu'il n'avait été au courant d'aucun transfert. Mais son malaise et ses réponses toutes faites lors de cette audition publique avaient suscité l'agacement des élus, et les railleries du public.