La Commission européenne a accusé mardi Facebook de lui avoir fourni "des informations trompeuses" lors de l'enquête menée en 2014 sur le rachat du service de messagerie WhatsApp et pourrait lui infliger une amende.
Pas d'incidence sur l'opération de rachat. Facebook avait alors assuré "qu'elle ne serait pas en mesure d'associer automatiquement (...) les comptes d'utilisateur des deux sociétés", ce qu'elle a fini par faire en août 2016, explique la Commission. L'ouverture de cette nouvelle enquête n'aura "pas d'incidence" sur le feu vert accordé à l'opération en 2014, a-t-elle cependant précisé.
Une amende allant jusqu'à 1% du chiffre d'affaires ? "A ce stade, la Commission craint que Facebook ait fourni, délibérément ou par négligence, des informations inexactes ou trompeuses", explique la Commission. Facebook a jusqu'au 31 janvier 2017 pour répondre aux "craintes" de Bruxelles. Si celles-ci étaient confirmées, la Commission pourrait lui infliger une amende allant jusqu'à 1% de son chiffre d'affaires, qui s'élevait à 17,9 milliards de dollars en 2015. "La présente enquête n'a rien à voir non plus avec les questions connexes de protection de la vie privée, des données ou des consommateurs", ajoute-t-elle.
Enquête de concurrence. Bruxelles estime "particulièrement important" de pouvoir "se fier à l'exactitude et à l'exhaustivité des renseignements fournis, indépendamment de la question de savoir s'ils ont une incidence sur le résultat de l'appréciation de l'affaire". Cette communication des griefs est une étape formelle dans une enquête de concurrence, qui permet aux parties d'exercer leur droit à la défense. Bruxelles avait accordé en octobre 2014 son feu vert au rachat de WhatsApp par Facebook, une opération finalement conclue pour près de 22 milliards de dollars.