Twitter a affirmé vendredi son refus de supprimer les comptes ou les messages des dirigeants politiques, même s'ils sont "controversés", malgré les polémiques et inquiétudes récurrentes entourant les tweets du président américain Donald Trump. "Il y a de nombreux débats autour de la présence sur Twitter de personnalités politiques et de dirigeants, et nous souhaitons apporter notre point de vue", affirme le réseau social américain sur son blog officiel, assurant vouloir contribuer à "faire avancer le débat public dans le monde".
"Bloquer un dirigeant [...] ou supprimer ses tweets controversés reviendrait à dissimuler des informations importantes auxquels les gens doivent avoir accès et [pour en] débattre", fait valoir Twitter, qui assure "travailler dur pour rester neutre". Twitter explique néanmoins "examiner les tweets de dirigeants en prenant en compte le contexte politique" et "appliquer [ses] règles d'utilisation en fonction" de cela.
Les coups d'éclat de Donald Trump. Le groupe ne nomme aucun dirigeant en particulier mais répond implicitement aux nombreuses critiques appelant à supprimer les messages du président Trump, qui s'exprime quotidiennement au travers de tweets à la tonalité souvent agressive à l'encontre, notamment, d'autres pays ou d'autres dirigeants. Dernier exemple marquant, Donald Trump a adressé mardi une menace à peine voilée au dirigeant nord-coréen Kim Jong-Un. "Le leader nord-coréen Kim Jong-Un vient d'affirmer que le bouton nucléaire est sur son bureau en permanence [...] Informez-le que moi aussi j'ai un bouton nucléaire mais il est beaucoup plus gros et plus puissant que le sien, et il fonctionne !", avait-il tweeté.
North Korean Leader Kim Jong Un just stated that the “Nuclear Button is on his desk at all times.” Will someone from his depleted and food starved regime please inform him that I too have a Nuclear Button, but it is a much bigger & more powerful one than his, and my Button works!
— Donald J. Trump (@realDonaldTrump) 3 janvier 2018
Un risque pour la sécurité nationale ? Quelques heures plus tard, un groupe de militants baptisé "Resistance SF" avait projeté sur la façade du siège de Twitter à San Francisco ce slogan visant le patron fondateur du groupe Jack Dorsey : "@jack is #complicit" ("complice")", pour protester contre le fait que Twitter laisse Donald Trump s'exprimer largement sur le réseau, alors même qu'il bloque régulièrement des comptes ou supprime des messages enfreignant ses règles d'utilisation (appels à la violence, apologie du terrorisme, etc.). Deux sénateurs démocrates ont également demandé jeudi au patron des services américains de renseignement d'évaluer les risques que représentent pour la sécurité nationale des États-Unis les tweets de Donald Trump au sujet de la Corée du Nord.