Uber va arrêter de suivre ses utilisateurs. Le service de VTC, toujours empêtré dans plusieurs scandales, et qui vient de recruter un nouveau patron pour remplacer son fondateur, licencié il y a quelques semaines, l'a annoncé mardi. Un pas en avant, pour marquer sa bonne volonté, mais qui s'explique également par les nouvelles règles mises en place par Apple.
Le traçage terminé
Depuis la fin du mois de novembre dernier, toute personne utilisant Uber était suivie par l'application pendant cinq minutes après la fin de sa course. L'entreprise avait justifié la mise en place d'une telle fonctionnalité par la nécessité de s’assurer que les chauffeurs déposent les clients au bon endroit et dans des zones sûres, pour ne pas traverser la route par exemple. Malgré cette explication, l'arrivée de cette fonction avait provoqué un tollé, notamment chez les associations de défense des libertés.
Un peu moins d'un an après sa mise en place et alors que l'entreprise cherche à faire table rase du passé pour repartir sur de bonnes bases, Joe Sullivan, le responsable de la sécurité d'Uber, a annoncé à l'agence de presse Reuters que cette fonctionnalité allait disparaître. Ce dernier a même admis qu'Uber souffrait "d'un manque d'expertise" sur les sujets en lien avec la vie privée.
Essayer de repartir du bon pied
Une déclaration qui ressemble bien à un mea culpa en bonne et due forme et qui intervient quelques semaines après le départ contraint de Travis Kalanick, fondateur et PDG d'Uber, largement critiqué pour ses méthodes de management et certaines de ses décisions. Mais un mea culpa quelque peu forcé. Avec l'arrivée prochaine d'iOS 11, la nouvelle mise à jour du système d'exploitation de l'iPhone et de l'iPad, Uber aurait en effet été obligé de stopper ce traçage, désormais interdit par Apple.
Dans les semaines à venir, Uber va donc devoir faire acte de rédemption pour regagner la confiance de ses utilisateurs. La nomination, mercredi, d'un nouveau PDG expérimenté, Dara Khosrowshahi, ancien dirigeant d'Expedia, constitue un premier pas... Mais après les nombreux scandales de ces derniers mois (harcèlement sexuel, logiciel espion, départs de nombreux cadres...), le chemin reste encore long.