L'éditeur français de jeux vidéo Ubisoft, à l'origine des titres Assassin's Creed ou Rayman, recherche au Canada de nouveaux investisseurs afin de contrer l'offensive du géant des médias Vivendi, a indiqué son PDG, Yves Guillemot, dans l'édition de vendredi de La Presse. L'entreprise d'origine bretonne est installée depuis 1997 au Canada, où elle emploie quelque 3.000 personnes à Montréal, sur 10.000 employés dans le monde.
Rencontre avec des investisseurs. La direction du groupe a rencontré cette semaine au Canada une douzaine d'investisseurs potentiels dans l'espoir de renforcer son contrôle sur le groupe, dont Vivendi possède déjà 15% du capital. "Ce que l'on cherche, et qui nous mène entre autres à Toronto et Montréal, c'est de rencontrer l'ensemble des acteurs très importants du pays et de les pousser à venir avec nous", a déclaré Yves Guillemot au quotidien québécois.
Une démarche "logique". "J'espère que nous allons réussir à trouver des partenaires locaux parce que ce serait très logique que nous ayons avec nous des investisseurs locaux qui permettraient de stabiliser le capital", a-t-il noté. Chercher des partenaires outre-Atlantique s'explique notamment par le fait que rares sont les hommes d'affaires en France prêts à se mettre en travers du chemin de Vincent Bolloré, l'actionnaire de contrôle de Vivendi, a fait valoir Yves Guillemot : "il a une puissance importante en France, c'est pour ça que l'on cherche plutôt ailleurs".
Eviter l'entrée de Vivendi au Conseil d'administration. La famille Guillemot dispose de 9% des actions d'Ubisoft, et 16% des droits de vote, et disposent du soutien des fonds américains Blackrock et Fidelity, qui possèdent respectivement 5% et 10% du capital de l'entreprise, a-t-il expliqué. L'objectif de l'opération est cependant de sécuriser la moitié des droits de vote pour couper court à toute OPA de Vivendi d'ici la prochaine assemblée générale d'Ubisoft en septembre. "On devrait avoir la possibilité d'avoir plus de 50% des votes et donc ne pas avoir de membre (de Vivendi) au conseil d'administration", a poursuivit Yves Guillemot.
Dans l'immédiat, Vivendi a lancé la semaine dernière une OPA sur l'éditeur de jeux vidéo sur mobile Gameloft, dirigé par Michel, un autre des cinq frères Guillemot, dont il détient déjà 30% du capital.