La start-up Symphony a choisi d'ouvrir son centre de recherche et de développement en France, alors qu'elle est basée dans la Silicon Valley. David Gurlé, son fondateur, était invité d'Europe 1 mardi.
Une start-up implantée au cœur de la Silicon Valley qui choisit de se développer en France, l’histoire est belle. Quatre ans après la création de Symphony, un service de messagerie sécurisée très prisée des traders, son fondateur David Gurlé a décidé d'ouvrir un centre de recherche et de développement à Sophia Antipolis, près de Nice. Trente développeurs vont être recrutés dès cette année. "Un ingénieur aux Etats-Unis, ça coûte environ 250.000 dollars tout compris, en France, c'est 120.000 euros tout compris avec toutes les charges sociales. Avec le crédit impôt/recherche, c'est même 100.000 euros (120.000 dollars)", a expliqué l'entrepreneur à l'origine du projet sur Europe 1 mardi.
Des problèmes propres à la Silicon Valley. Avant de se décider, la société a mené une véritable étude de marché. "On a regardé 19 pays différents et à la fin nous avons fait une short-list de trois, dont la France faisait partie", indique David Gurlé dont l'entreprise a déjà séduit 300.000 clients et compte dépasser les 500.000 d'ici fin 2018. A l'origine, c'est un problème de recrutement qui a poussé l'entreprise à ouvrir un nouveau centre de recherche. "Nous avons un centre de recherche à Palo Alto (en Californie, ndlr), mais pour une entreprise comme la nôtre, la chose la plus importante ce sont les ressources humaines et la qualité des ingénieurs. A Palo Alto, l'inflation des salaires et le manque de loyauté est devenu un problème endémique dont tout le monde souffre", poursuit-il.
Effet Macron. "La France a gagné pour des raisons économiques, mais aussi pour ses talents. A Sophia Antipolis, il y a un très bon vivier d'ingénieurs, beaucoup anglo-saxons qui sont installés là-bas et il y a le soleil aussi", s'amuse le PDG. L'élection d'Emmanuel Macron, en mai dernier, a également joué dans cette décision. "Tout a commencé lorsqu'il était ministre de l'Economie et qu'il est venu visiter notre start-up à Palo Alto. Je lui avais dit 'Monsieur Macron, j'aimerais bien m'installer en France, mais voici les problèmes que j'ai...' Il m'avait dit 'On y travaille'. C'est là que le dossier a commencé", se remémore David Gurlé. L'arrivée au pouvoir d'Emmanuel Macron a ensuite permis de "lever un doute". "Le fait que Monsieur Macron ait été élu ça a permis d'éliminer plus au moins ce bruit de fond, ce french-bashing", a-t-il salué.