Un député LREM veut définir un cadre pour le travail des enfants sur internet, ceux qu’on appelle des "influenceurs". Ils seraient au moins quelques dizaines en France.
Ce sont des enfants devenus, pour certains, de véritables stars du web. Ces jeunes "influenceurs", qui cumulent parfois plusieurs millions de vues sur YouTube, ne sont pour le moment régis par aucun cadre légal. Un député LREM, Bruno Studer, veut y remédier en déposant mercredi une proposition de loi, qui a toutes les chances d’être adoptée, pour encadrer le travail de ces enfants. Ils seraient au moins quelques dizaines en France.
Ces enfants n’ont aucun contrat
Parmi ces "influenceurs" stars : Gabin et Lili, un frère et une sœur, qui testent des jouets, de la nourriture, des bonbons ou encore des cosmétiques sur le canapé familial en cuir, devant un mur de brique. Le tout en citant des marques, donc en faisant de la pub. Ils comptent plus de 730.000 abonnés sur YouTube. Même chose version ado, avec une youtubeuse baptisée "une ptite Jajoux", suivie par plus d’un million de fidèles sur la plateforme de vidéos.
Pour les plus jeunes, ce sont souvent les parents qui filment. Mais contrairement aux jeunes mannequins ou acteurs, ces enfants n'ont aucun contrat. On ne sait pas combien d'heures ils y passent, ni si ces tournages nuisent à leur temps de loisir ou à leur sommeil.
"Il faut éviter que des parents peu scrupuleux encaissent toutes les rémunérations"
Guillaume Hidrot, qui dirige la guilde des vidéastes du web, reconnaît un vrai besoin d'encadrement de ces pratiques. "On peut même parler de la jurisprudence ’Jordy’ (du nom de l'enfant devenu une star dans les années 1990, notamment avec son tube 'Dur, dur d'être bébé'. Son père avait dépensé une grande partie des bénéfices issus de ses chansons, ndlr). Il faut encadrer la rémunération et le temps de travail, pour que des parents peu scrupuleux n’encaissent pas sur le dos de leurs enfants les rémunérations qui seraient issus de partenariats de marques, ou de toute forme de monétisation du contenu audio-visuel", précise-t-il.
La question de l'image est également centrale. En effet, un cadre légal permettrait à ces enfants de demander le retrait des vidéos à leur majorité, si elles leur déplaisent.