La France va autoriser les tests de véhicules autonomes sans conducteur sur l'ensemble de son territoire dès 2019, a annoncé lundi le ministre de l'Économie, Bruno Le Maire, assurant vouloir placer le pays en pointe sur ces technologies.
"La loi Pacte (Plan d'action pour la croissance et la transformation des entreprises) prévoira que les expérimentations sur routes ouvertes seront possibles sur tout le territoire français jusqu'au niveau 5 d'autonomie, c'est à dire en l'absence de tout conducteur", a-t-il déclaré, dans un discours à Paris présentant la stratégie du gouvernement sur les véhicules autonomes.
Les tests actuels doivent se faire avec un opérateur à bord. Il a souhaité l'adoption de cette loi "avant la fin de l'année 2018 pour que toutes les dispositions soient opérationnelles dès 2019". De nombreux tests de véhicules autonomes sont déjà menés sur les routes françaises, mais ils nécessitent des autorisations, sont limités à certains tronçons, et la législation impose pour l'instant la présence d'un opérateur à bord.
Le Maire promet un soutien à "l'effort de recherche". Rendant compte de travaux menés par Anne-Marie Idrac, Haute responsable pour la stratégie nationale du développement des véhicules autonomes, Bruno Le Maire a affirmé vouloir faire de la France "le pays le plus attractif en Europe pour développer ces transformations technologiques" et a promis un "soutien à l'effort de recherche et développement".
L'arrivée des voitures autonomes sur les routes constitue une révolution pour les services de mobilité. Elle promet des transports plus sûrs, plus accessibles aux personnes âgées ou handicapées, moins consommateurs d'espace, plus propres et même moins coûteux. Mais elle nécessite des modifications complexes des réglementations existantes, notamment pour redéfinir les responsabilités en cas d'accident ou pour assurer la sécurité des données privées des utilisateurs.
Elle est aussi un défi pour les entreprises de la filière automobile qui se retrouvent confrontées à des investissements colossaux tout en devant faire face à de nouveaux concurrents venus des services des transports ou des hautes technologies.