Local, frais, bio : ils révolutionnent les plateaux-repas à l’hôpital

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SAISON 2017 - 2018

Chaque matin, Fannie Rascle nous parle d'alimentation, de "mieux manger", de solutions concrètes pour changer ce qu'il y a dans notre assiette.

On regarde maintenant ce qu’il y a dans votre assiette, Fannie… Et ce matin, on s’intéresse à ce qu’on mange dans les hôpitaux. A priori, rien de très appétissant...

Non, je suis sûre que vous avez tout de suite imaginé un plateau-repas dans un dégradé de beige (avec de la purée sans goût, de la viande moulinée et un flan qui n’a plus le goût de caramel…) Mais ça change !

 

En tout cas, il y a des tentatives, notamment au CHU de Rennes qui vient de lancer une vraie révolution dans les assiettes avec ce slogan : “50% de la nourriture doit être ‘made in Bretagne’ ! Le pain est local, les légumes aussi, les yaourts sont fermiers, les galettes évidemment bretonnes. La volaille et le porc ont été élevés à 250km de Rennes maximum. Etc, etc… Et le menu donne envie, si, si. Cette semaine, il y a par exemple : des pâtes bolognaise “maison”, un boeuf bourguignon “maison”, et la traditionnelle galette saucisse prévue vendredi !

Mais j’imagine que ça coûte plus cher de bien manger ?

Oui, au moins au début parce qu’il faut investir dans du nouveau matériel pour les cuisines et surtout former le personnel. Et puis il y a un énorme travail qui a été fait pendant 2 ans, en amont, par l’hôpital de Rennes pour trouver des agriculteurs volontaires dans la région, pour les convaincre de s’engager (certains sont même venus visiter le CHU pour en finir avec la mauvaise image des hôpitaux !) et puis il a fallu prendre le temps pour chacun de vérifier la qualité de leurs produits. Mais aujourd’hui, c’est l’effet boule de neige : il y a par exemple un fournisseur local de pâte feuilletée faite maison qui a entendu parler du projet et qui vient de frapper à la porte de l’hôpital pour dire qu’il voulait s’engager lui aussi. Et avec tous ces “circuits courts”, l’idée c’est de limiter au maximum le nombre d’intermédiaires au maximum pour maîtriser à long terme la facture.

Et on peut manger bio aussi à l’hôpital ?

La vérité, c’est que l’Etat voulait 20% de bio dans la restauration collective publique d’ici 2012… 6 ans plus tard, on est encore très loin du compte. Mais il faut changer les mentalités tout en faisant des économies, pas facile… Alors les équipes du centre hospitalier de Lanne-me-zan, dans les Hautes-Pyrénées, ont choisi la technique des petits pas : d’abord les légumes secs et les pâtes semi-complètes. Et puis ensuite les légumes frais. Avec ça, on fait au moins de la soupe. Et on la conserve en plus petites portions pour limiter le gaspillage. Ca aussi, ça permet de réduire la facture.

Et les patients, ils en disent quoi ?

 

Bonne question parce qu’il ne faut pas perdre de vue l’essentiel : si ces hôpitaux s’intéressent autant au plateau-repas de leurs patients, c’est pour une seule raison : quand on mange mieux, on peut guérir plus vite !

Alors à Rennes, on manque encore de recul mais il y a un indice qui ne trompe pas : depuis que les yaourts sont fermiers et bretons, les stocks se vident beaucoup plus vite !