Alors que plus de 60 personnes sont mortes suite à l’absorption d'un produit de bain, Vladimir Poutine souhaite réglementer la vente de substituts d’alcool.
Dans la presse internationale, 62 personnes en Russie sont mortes après avoir bu une substance qu’elles croyaient être de l’alcool. Un drame de la pauvreté ordinaire qui bouleverse la Russie.
La ville d’Irkoutsk, en Sibérie, a même décrété l’état d’urgence pour enrayer cette hécatombe. 62 personnes sont mortes depuis ce week-end après avoir bu une huile de bain parfumée à l’Aubépine. La bouteille indiquait qu’elle contenait de l’éthanol, un alcool de formule. En réalité, c’était du Méthanol, un antigel hautement toxique. Les victimes ont perdu la vie en quelques heures et la presse locale le raconte : les autorités jouent la montre, elles ont identifié le laboratoire clandestin ou était fabriqué le produit, onze personnes ont été arrêtées, mais des milliers de bouteilles sont en circulation. La police doit visiter chaque point de vente, on trouve même de cette huile dans des distributeurs automatiques. On s’attend évidemment à davantage de victimes car les gens qui achètent ces substituts sont des pauvres, qui ne lisent pas les journaux, ne regardent pas toujours la télé. Le liquide était vendu 40 roubles soit 60 centimes d’euros, aucun alcool réel ne peut rivaliser.
La presse s’enflamme cette fois-ci mais cette consommation d’alcool frelaté, c’est un drame récurrent en Russie ?
Oui, ce que les journaux rappellent, c’est que la misère pousse certains à boire n’importe quoi comme des produits de ménage ou des produits de l’armoire à pharmacie. 9.300 russes sont morts dans les neuf premiers mois de l’année, d’un empoisonnement à l’alcool. Et dans cette même ville d’Irkousk, il y a 10 ans, près de 6.000 personnes s’étaient retrouvées a l’hôpital après avoir bu un antiseptique. On avait dénombré 358 morts à l’époque, les autorités n’avaient pas réagi. Cette fois, c’est différent ! Vladimir Poutine, lui-même, hier a ordonné a son gouvernement de prendre des mesures d’ici le 17 mars pour durcir la législation encadrant la vente des produits de substitution. Il n’est pas normal que l’on trouve du détergeant rangé dans les boutiques à côté de la vodka et pour baisser les taxe sur l’alcool véritable. Un pis-aller sans doute mais dans un pays qui compte deux millions d’alcooliques, c’est le chiffre officiel et où on a déjà durcit les sanctions, interdit les vente de nuit, c’est sans doute le plus efficace : 10 à 15 millions de russes, soit 10% de la population, consommeraient régulièrement ces produits cosmétiques.