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Chaque matin, Michaël Darmon évoque un sujet précis de la vie politique.

Ce mardi, le Premier ministre continue le compte-rendu du grand débat national avec un discours solennel à l’Assemblée, alors qu’un autre débat de fond agite les députés macronistes.
Pourquoi le gouvernement ne regarde que vers la droite ? Pourquoi avoir ouvert le débat sur le recul du départ de la retraite ?

Devant les députés LREM, Édouard Philippe est venu mettre les pendules à l’heure. Tout cela s’est fait en accord avec le président de la République, a dit le chef du gouvernement. Une explication tout de même étonnante mais qui laisse à comprendre que face aux difficultés budgétaires, Emmanuel Macron a lancé un ballon d’essai et a constaté que sa majorité risque d’exploser sur cette question.

Ce lundi, la porte-parole Sibeth NDiaye a opéré un rétropédalage en affirmant qu’il n’était pas question de repousser l’âge du départ à la retraite alors que dimanche dans la presse, elle laissait entendre que cela pourrait être une option.

Comment trouver de l’argent ?

Ce lundi, entre les lignes de son discours, Philippe a adressé un avertissement aux ministres : il faudra baisser les impôts. Il faut comprendre qu’il faudra faire des économies parce qu’il y aura moins d’argent dans les caisses. Or il faut savoir que tous les ministres ont fait des demandes de crédits supplémentaires au nom des urgences du grand débat. À Matignon, on soupire. Comment faire pour supprimer en même temps la redevance sur l’audiovisuel et réduire les impôts ? Ce sera tout simplement impossible.

D’où la préparation très délicate par Emmanuel Macron de ses annonces. Quand auront-elles vraiment lieu la semaine prochaine ?

Ces jours ci, l’Élysée fait remplacer dans les interviews et déclarations toute mention ou l’on parle de mi-avril par la formule "quand le président sera prêt". Autour du président, on s’attache à réfléchir à la méthode "Mettre le moins de personnes possible dans la boucle", comme en décembre lorsque les ministres ont découvert les décisions présidentielles sur les dix milliards de mesures d’urgence, à la télévision.

Par ailleurs, le président réfléchit à la manière de s’adresser aux Français. Bref, le gouvernement s’apprête à un printemps assez chaud et espère surtout qu’entre la sortie du grand débat, les élections européennes et les tensions avec la majorité, il ne se dessine pas un triangle des Bermudes.