Un jeune demandeur d'asile débouté, qui affirme être Afghan, comparaît depuis lundi en Allemagne pour le meurtre de son ancienne petite amie, un procès très médiatisé qui s'ouvre en pleine crise gouvernementale autour des migrants.
Les faits remontent à fin décembre dans la petite ville de Kandel, dans le sud-ouest de l'Allemagne. Selon plusieurs témoins, l'accusé, présenté dans la presse comme s'appelant Abdul D., a suivi son ancienne petite amie, une lycéenne allemande de 15 ans, dans un supermarché puis l'a mortellement poignardée à plusieurs reprises.
Le procès se tient à huis clos. "Le Parquet considère que le mobile (du meurtre) est la jalousie", la victime ayant mis fin à sa relation avec Abdul D., a indiqué à la presse Robert Schelp, le porte-parole du tribunal de Landau, où se tiennent les audiences jusqu'à fin août. L'âge de l'accusé étant incertain, son procès se tient à huis clos devant un tribunal pour mineurs, où les peines encourues n'excèdent pas 10 ans de prison : Abdul D. affirme avoir 15 ans mais selon une expertise, il pourrait avoir entre 17 ans et demi et 20 ans.
Demande d'asile rejetée en février 2017. Son pays d'origine n'est également pas clairement établi : arrivé sans papier en Allemagne en avril 2016, il avait indiqué aux autorités allemandes venir d'Afghanistan et être mineur. Sa demande d'asile avait été rejetée en février 2017 mais il n'avait pas été immédiatement expulsé. Ce crime fait partie d'une série d'affaires très médiatisées en Allemagne impliquant des demandeurs d'asile et qui ont alimenté la colère contre les migrants et la chancelière allemande Angela Merkel, qui a ouvert depuis 2015 la porte à plus d'un million de candidats à l'asile.
Une querelle gouvernementale qui secoue l'Allemagne. Dernier fait divers en date à avoir exacerbé la colère contre la chancelière : le viol et l'assassinat récents dans l'ouest de l'Allemagne d'une adolescente par un jeune demandeur d'asile irakien débouté. Depuis plusieurs jours, la question migratoire est au cœur d'une querelle gouvernementale qui secoue l'Allemagne. Lundi, l'aile droite de la coalition de Angela Merkel lui a fixé un ultimatum de deux semaines pour obtenir la fermeture des frontières aux migrants, au risque de provoquer une crise politique majeure en Allemagne, voire en Europe.