Une fusillade a éclaté vendredi soir à Munich, en Allemagne, faisant au moins neuf morts. L'auteur de l'attaque est un Germano-iranien de 18 ans dont les motivations sont à ce stade "totalement non élucidées" et aucun élément ne permet de valider la piste djihadiste. "C'est dangereux de faire un amalgame entre les réfugiés et les attentats", a réagi Birgit Holzer sur Europe 1 samedi matin. Journaliste, elle est correspondante de presse à Paris pour une quinzaine de quotidiens régionaux allemands, dont le quotidien bavarois Augsburger Allgemeine Zeitung.
La Bavière, ciblée deux fois ? Elle même bavaroise, la journaliste explique "la grande peur" ressentie par ses compatriotes lorsqu'ils se rendent compte "que le terrorisme frappe aussi l'Allemagne". "C'est la deuxième fois en une semaine qu'on a ce genre d'acte en Bavière", rappelle-t-elle, faisant allusion à l'attaque au couteau et à la hache menée lundi soir par un Afghan de 17 ans dans un train de Bavière. Une attaque revendiquée par l'organisation djihadiste Etat islamique. "Belgique, France, Allemagne, aujourd'hui la menace est partout, y compris dans un petit train perdu en Bavière", observe la correspondante.
Des amalgames dangereux. Si Birgit Holzer reconnait que la Bavière est l'un des points d'entrée des migrants en Allemagne arrivés par la route des Balkans, elle "pense que c'est dangereux de faire un amalgame entre toutes ces personnes et les attentats". "De ce qu'on sait du meurtrier, ce n'est pas quelqu'un qui est arrivé avec ce mouvement de réfugiés. C'est très important de faire la part des choses", déclare-t-elle. Outre-Rhin, la question de l'accueil des migrants suscite "des débats très houleux, très clivant", et "des événements comme ça, bien sur, ça alimente les controverses", déplore-t-elle.