Déserts médicaux : l'Ordre des médecins alerte sur un risque de surplus de spécialistes d’ici à 2040
Alors que la proposition de loi Garot, visant à mieux répartir les médecins dans les déserts médicaux, est examinée ce mardi à l’Assemblée nationale, l’Ordre des médecins alerte sur un paradoxe à venir. Selon ses projections, la France pourrait connaître d'ici à 2040 un excès de médecins, conséquence de la fin du numerus clausus et de l’évolution du système de santé.
La proposition de loi Garot, débattue ce mardi à l’Assemblée nationale, entend mieux répartir les médecins dans les déserts médicaux. Mais à plus long terme, un autre défi se dessine : risquera-t-on un jour d’en avoir trop ? L’Ordre des médecins alerte déjà à ce propos. Europe 1 fait le point.
Appel à la prudence
D'abord pour des raisons démographiques, la population française stagne et les naissances baissent puis et la classe des babyboomers va disparaître progressivement dans les prochaines années. D'ici à 2040, il devrait y avoir un peu moins de personnes à soigner, annonce l'Ordre des médecins.
Ensuite, l'Ordre craint que l'on forme des médecins à tour de bras, sans prendre en compte plusieurs paramètres comme l'explosion de la télémédecine ou encore de la place que l'intelligence artificielle aura dans l'avenir.
Par ailleurs, Jean-Marcel Mourgues, président de l'Ordre, rappelle que de plus en plus d'actes ne sont plus réservés uniquement aux médecins. "On parle beaucoup de délégation de tâches, de nouvelles autorisations de prescription des infirmières en pratique avancée. Donc, le médecin a certaines tâches qui sont déjà transférées. Le médecin aura davantage de temps", explique-t-il.
Pour anticiper les besoins, l'Ordre demande au gouvernement d'intégrer toutes ces variables pour établir le nombre de médecins à former pour le système de santé de demain.