60% des 13 millions de fumeurs souhaitent arrêter la cigarette, selon le dernier baromètre Santé de l’Inpes 2014. Les vacances d’été, propices à la détente et à une sortie de la routine, constituent-elles un moment idéal pour tenter de se départir de son addiction au tabac ? Ou à l’inverse, avec les nombreuses sorties ou barbecues entre amis, sont-elles une période difficile ?
Les vacances estivales, un moment opportun… ou pas. "C’est sûr que si quelqu’un fume énormément parce qu’il est stressé dans le boulot, les vacances vont être un meilleur moment", concède le médecin généraliste Marcel Ichou, à l’antenne d’Europe 1. Mais d’autres individus vont, au contraire, profiter de ces vacances pour se mettre à fumer occasionnellement ou augmenter leur consommation.
Sorties plus nombreuses et tardives, apéros ou barbecues entre amis, les tentations l’été sont nombreuses. Certains patients disent ainsi : "Moi, je ne fume pas, mais quand je sors, quand je suis détendu ou que je bois un apéro, j’ai envie de fumer", raconte le docteur. Autrement dit, le moment idéal pour arrêter de fumer n’existe pas en soi mais varie en fonction des différents profils de fumeurs.
La clef ? La motivation. "Lorsque vous voulez arrêter la cigarette, c’est lié avant tout à une motivation. Est-ce que je suis motivé pour arrêter de fumer ?", souligne Marcel Ichou. C’est pourquoi, "il n’y a pas de bon ou de mauvais moment", ni de règle.
Tout se joue en réalité "au moment où vous en avez pris conscience et que vous voulez arrêter de fumer", souligne le docteur avant de conclure : "Il n’y a pas de truc, ce ne sont pas les trucs qui vous font arrêter de fumer. C’est vous qui décidez. Il y a une démarche et cette démarche est importante."
L’été, un moment à risque pour les ados. En revanche, "pour les ados, les vacances sont parfois le moment où l’on commence à fumer", avertit le pédopsychiatre Stéphane Clerget. Sorties sans les parents, groupes de copains… les vacances d’été incarnent la tentation. Stéphane Clerget conseille donc de dire aux enfants, que l’on "n’est pas obligé de tout essayer. Il y a cette dictature du ‘goûter à tout’".
Et là aussi, il faut adapter les arguments pour pointer les méfaits du tabac et faire mouche. Face à un jeune adolescent, la peur du myocarde ou du cancer n’aura aucun impact. Alors qu’un "oh, mais vous allez perdre votre fraîcheur ou vous sentez mauvais", se montrera beaucoup plus efficace, suggère Marcel Ichou.