Les «infirmiers en pratique avancée» vont désormais pouvoir prescrire certains soins et médicaments
Les "infirmiers en pratique avancée" (IPA) consultées par les patients vont pouvoir prescrire certains soins et médicaments sans intervention d'un médecin. Ce mercredi, le gouvernement a dévoilé au Journal officiel la liste des médicaments et soins concernés. Cette mesure s'inscrit dans l'objectif de l'exécutif d'alléger le fardeau des médecins.
Le gouvernement a publié mercredi au Journal officiel la liste des médicaments et soins que vont pouvoir prescrire les "infirmiers en pratique avancée" (IPA) consultés directement par les patients, sans intervention d'un médecin. Le droit de prescription, réservé aux IPA travaillant en collaboration avec des médecins dans une structure (hôpital, centre de santé...) s'inscrit dans le cadre des efforts actuels de l'exécutif et du Parlement pour alléger le fardeau des médecins.
"C'est une avancée fondamentale"
Il traduit dans la réalité une disposition de la loi Rist de 2023, ouvrant un droit d'accès direct aux infirmières en pratique avancée, sans passer par les médecins. "C'est une avancée fondamentale qui s'inscrit pleinement dans le cadre du pacte de lutte contre les déserts médicaux que je porte avec le Premier ministre et qui reflète la capacité de nos professionnels de santé à unir leurs forces pour faire progresser le système de santé", a déclaré le ministre de la Santé, Yannick Neuder, sur X.
Cette "avancée décisive pour la reconnaissance des compétences des IPA" reflète "une évolution des pratiques, une confiance renouvelée envers les soignants, mais aussi une volonté politique concrètement aux enjeux d'accès aux soins", a déclaré mercredi dans un communiqué le syndicat d'IPA Unipa. "Il reste maintenant à inscrire en urgence ces compétences dans la convention" des professionnels avec l'Assurance maladie, a-t-il indiqué.
Quelle différence entre ces "infirmiers en pratique avancée" et les infirmiers dits "classiques" ?
Les "infirmiers en pratique avancée" font au total cinq années d'études contre trois ans pour les infirmiers. La formation est réservée uniquement à ceux qui exercent depuis au moins trois ans. Ils ont donc une certaine expertise et c'est pour cette raison que le gouvernement les autorise désormais à prescrire de courts arrêts de travail, trois jours au maximum, ainsi que des antiseptiques locaux, après une blessure par exemple et même dans certains cas, des antibiotiques, détaille Emmanuel Hardy, président de l'union nationale des "infirmiers en pratique avancée".
"Vous avez mal à la gorge, on va voir depuis quand ça dure, s'il y a eu de la fièvre, etc. On va faire un examen clinique de la gorge et on va faire un test pour savoir si l'angine est bactérienne ou virale. Si elle est bactérienne, on pourra très bien mettre en place l'amoxicilline", indique-t-il.
Il est également possible de consulter ces "infirmiers en pratique avancée" pour une infection urinaire par exemple. D'autres médicaments, comme de puissants antidouleurs délivrés uniquement sur ordonnance, pourront être prescrits mais cette fois-ci, avec l'avis d'un médecin au préalable. D'ailleurs, tous les "infirmiers en pratique avancée" autorisés à réaliser ces actes sont ceux qui exercent en coordination avec un médecin dans des centres médicaux ou à l'hôpital.